Les opinions exprimées par l’auteur ne sauraient engager l’institution dans laquelle il sert.
Emmanuel Macron assume le choix du multilatéralisme et d’une globalisation maîtrisée, au moment où la gouvernance globale est ébranlée par la présidence de Donald Trump. Il se situe en première ligne de ce combat ; son succès dépendra de la capacité de la France à créer des coalitions pour préserver les pratiques et les institutions existantes avec les valeurs qui les sous-tendent.
7 juillet 2017 - 8 juillet 2017
Déplacement d’Emmanuel Macron au sommet du G20 à Hambourg
juillet 201729 aout 2017
Discours d’Emmanuel Macron durant la Semaine des ambassadeurs - annonce d’une conférence internationale, diplomatique et juridique, "consacrée à l’organisation de notre monde" à l’été 2018
aout 201713 septembre 2017
Désignation de Paris comme ville hôte des JO 2024
septembre 201718 septembre 2017
Déplacement d’Emmanuel Macron à New York pour la 72ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies et discours devant les Nations Unies
19 janvier 2018
Retrait de la candidature française à l’Organisation de l’Exposition universelle 2025
janvier 201824 janvier 2018
Discours d’Emmanuel Macron au Forum de Davos
22 avril 2018
Réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Toronto
avril 2018L’expression “gouvernance globale” ne figure pas, en tant que telle, dans les promesses du candidat Macron, mais les différents domaines qu’elle recouvre sont cités : sécurité et gestion des crises, lutte contre le terrorisme, émergence de nouveaux acteurs internationaux, rôle au Conseil de Sécurité des Nations Unies, droits de l’Homme et droit international, réfugiés, changement climatique, développement, francophonie, promotion d’une politique européenne face aux grands défis. L’approche proposée est celle de la coopération et de l’engagement actif de la France pour construire l’avenir en traitant les grands problèmes globaux.
Dès le début de son mandat, le président de la République est engagé dans une séquence de réunions multilatérales : G7, G20, Sommet de l’OTAN, Assemblée générale des Nations Unies, Sommet UE-Union Africaine, COP 23.
A chaque occasion, il défend la pertinence des coopérations qui se déroulent dans ces instances et fournissent des impulsions aux politiques menées par des organisations internationales et les Etats. D’autres gestes reflètent ses engagements : visite à la Cour européenne des droits de l’Homme (31 octobre 2017), références au rôle global de l’UE dans le discours de la Sorbonne (26 septembre 2017), invitation au One Planet Summit (12 décembre 2017) à Paris, discours de Davos (25 janvier 2018), participation au sommet sur l’éducation à Dakar (2 février 2018), réunion sur la paix à l’occasion du centenaire du 11 novembre 1918.
A l’occasion de sa première conférence des Ambassadeurs, il trace un cadre : “C’est l’ordre de 1989 qui est aujourd’hui bouleversé : un ordre fondé sur la mondialisation ultralibérale et l’hyperpuissance d’un seul Etat. Nous avons le devoir de refonder un ordre collectif, stable et juste avec nos alliés et nos partenaires”. Quatre biens communs sont identifiés : la planète, la paix, la justice et les libertés, la culture. Dans chacun, il importe de définir des stratégies au sein des instances multilatérales où la France est présente et active.
La France est confrontée à un contexte difficile : l’ordre international libéral est contesté par la puissance qui en était jusque-là le pivot, les États-Unis, au moment où le monde devient multipolaire et a un besoin accru de coopération pour faire face à des défis globaux comme le climat et les migrations.
Le leadership en matière de coopération multilatérale est à prendre, le président de la République s’y engage par nécessité et par vocation. Il présente ses vues sur la gouvernance globale à l’occasion de son intervention à l’assemblée générale des Nations Unies, de ses interventions à la COP23 et à Davos. Sa parole porte ; il catalyse les soutiens au multilatéralisme autour de son action. Mais les vents contraires sont forts, le suivi de l’Accord de Paris marque le pas, le protectionnisme revient, le rassemblement des Européens sur ces thèmes est problématique.
Jusqu’à présent, les pratiques et les institutions de la gouvernance mondiale font preuve de résilience, la croissance des économies et des échanges de tous ordres se maintient en dépit des aléas des politiques américaine et chinoise. Cependant, la gouvernance fait défaut dans de nombreux domaines : flux financiers pour le développement et le climat, cybersécurité, numérique, migrations.
Lors de son discours devant le congrès américain le 24 avril 2018, Emmanuel Macron a exhorté les États-Unis à ne pas sombrer dans le nationalisme mais à s’engager pour préserver et réinventer un multilatéralisme inventé par ce même pays. Si la réunion de préparation du sommet du G7 de juin 2018 a été l’occasion d’un front uni des grandes puissances sur la menace russe et la détente coréenne, force est de constater que l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien reste soumis à la décision américaine du 12 mai prochain.
Dans le cadre des prochains rendez-vous – sommets de printemps, francophonie, sommet du G7, COP24 –, le président de la République est un acteur clé du combat pour préserver le multilatéralisme, susciter avec les Européens les coalitions nécessaires et promouvoir des stratégies communes. Il peut compter sur son autorité internationale et sur les atouts de la France, mais la partie va être très rude, les risques et les enjeux sont immenses.