"Il y a deux catégories de petits pays en Europe, les petits pays et ceux qui ne savent pas qu'ils sont petits", remarquait l'ancien Premier ministre italien Enrico Letta. A l'heure de Trump et de Xi Jinping, du réchauffement climatique et des défis migratoires, sans oublier bien sûr la lutte contre le terrorisme, l'Europe ne peut exister dans le monde que si elle est unie. Si l'on est optimiste, on peut penser qu'une majorité d'Européens prend lentement conscience de cette réalité.
Rien n'est écrit, mais tout s'accélère
Le problème est que ce premier défi, d'ordre géopolitique, se trouve comme mis entre parenthèses par un deuxième défi, d'ordre interne celui-là. L'Europe peut être perçue, surtout par les Britanniques, comme une alliance classique fondée sur des intérêts communs, elle est aussi, certains diraient surtout, une "Union de valeurs". Et sur ce plan, il existe désormais deux camps en Europe. Les tenants de la démocratie libérale classique paient le prix de l'aveuglement de leurs élites conduisant aux dérives du capitalisme, sinon à celles des processus démocratiques, à l'heure de la mondialisation. L'autre camp, de l'extrême droite à l'extrême gauche, est animé par une volonté de transformer l'Union de l'intérieur, qui cache mal le projet de la détruire.
C'est la simultanéité dans le temps de ces deux défis, externe et interne, qui rend la situation que nous traversons si préoccupante, si passionnante aussi. L'Histoire (avec un grand H) hésite sous nos yeux et peut aller dans une direction comme dans l'autre : le redémarrage ou l'éclatement final du projet européen. Rien n'est écrit, mais tout s'accélère.
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