En replaçant la gestion de la crise sanitaire dans le cadre plus large de l’action publique, la note envisage cinq niveaux d’action.
L’organisation de la gestion de crise par l’exécutif
Comment la gestion de crise a-t-elle été organisée au plus haut niveau de l’État ? Le dispositif a évolué selon quatre phases en quatre mois. Il en ressort les constats suivants : une absence de lieu clair et transparent de prise de la décision publique, une gestion de crise marquée par un très haut degré de centralisation, une faible place laissée aux initiatives locales, et donc des difficultés à faire remonter rapidement les informations pertinentes, et à adapter les dispositifs selon une logique de retour d’expérience.
L’articulation du pouvoir politique et du pouvoir médical
À l’absence d’institutions médicales ou scientifiques qui auraient pu servir de conseil pour l’exécutif et de repère pour l’opinion, a succédé, à partir du 11 mars, la création de structures ad hoc, et en particulier du conseil scientifique, appelé à un rôle de co-gestion de la décision et de la communication gouvernementale. Cette nouvelle configuration souffre de plusieurs faiblesses : la nature incertaine du statut et du rôle de ce conseil, et l’absence de la dimension de santé publique dans l’expertise mobilisée pour orienter la décision. Il en résulte à la fois un manque de stratégie scientifique pour construire un appareil de connaissance efficace du suivi de l’épidémie, et une incertitude de l’opinion sur la source et l’autorité de la parole scientifique.
La réponse à la crise dans les territoires
Vue des territoires, l’action de l’État a été caractérisée par le paradoxe saisissant d’une extrême centralisation, notamment dans les modalités du confinement, et d’une absence de l’État face aux défis les plus pressants, comme l’approvisionnement en masques ou l’organisation de tests massifs.