L’alternative, c’est l’établissement par la Corée du Nord d’une liste crédible de ses activités proliférantes, et une garantie que le pays acceptera des mesures de vérification aux normes internationales pour accompagner leur démantèlement. Si l’on connaît sa production de plutonium à Yongbyon, son enrichissement d’uranium est souterrain, et nul ne sait de combien de centrifugeuses elle dispose. Or la production de matière fissile n’est qu’un aspect du programme, qui comprend de nombreuses autres facilités scientifiques, industrielles et militaires disséminées sur l’ensemble du territoire. Tous les techniciens du désarmement le répètent, il n’y aura pas de dénucléarisation complète et irréversible sans inventaire préalable de ce qu’il faut démanteler.
Six mois après le premier sommet Kim-Trump, à Singapour, la Corée du Nord tente de persuader les Américains d’accepter sa méthode. Après le sommet, elle a démantelé des facilités d’assemblage de moteurs de missiles balistiques à Sohae, sans obtenir de récompense en retour. Elle propose aujourd’hui un démantèlement du site de Yongbyon, au risque de réveiller les souvenirs douloureux de la séquence de 2007-2008 pour les négociateurs des pourparlers à six. Après un accord conclu en février 2007, la Corée du Nord avait fermé le site et détruit sa tour de refroidissement, avant que les négociations ne déraillent en raison d’un désaccord sur les procédures de vérification et sur la demande américaine d’une déclaration complète. Les Etats-Unis souhaiteront-ils rejouer la partie de Yongbyon ? Par la voie d’un communiqué officiel, la Corée du Nord a prévenu en novembre dernier qu’elle "ne bougerait pas d’un millimètre, quel qu’en soit le coût", en l’absence de mesures réciproques de la part des Etats-Unis.
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