Chômage : que faire pour nos jeunes ?

Contribution de Bertrand Martinot, économiste et auteur de plusieurs études pour l'Institut Montaigne

A l'heure où les médias dressent un bilan de l'état de l'emploi dans les zones enclavées, 10 ans après les émeutes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, et alors que nous traversons une crise migratoire sans précédent qui interroge les politiques publiques des pays européens, Pôle emploi a dévoilé lundi les "chiffres du chômage" du mois de septembre.

Sans changer en profondeur certains mécanismes de fonctionnement du marché du travail, il n’y a rien de significatif à attendre sur le front du chômage dans les trimestres qui viennent. Englués que nous sommes dans une croissance molle, il n’y a pas de réelle inversion de la courbe du chômage à attendre, mais tout au plus quelques ondulations, en l’absence de changements  substantiels dans le fonctionnement de notre marché du travail.

Pourtant, au vu de l’actualité, et au-delà des réformes de fond indispensables (droit du travail, assurance chômage, etc.), une priorité immédiate émerge : celle de l’emploi des jeunes non ou insuffisamment qualifiés. De ce point de vue, la réorientation de nos politiques devrait et pourrait être rapide et massive.

Il s’agirait tout d’abord d’en finir avec le mirage des contrats aidés non marchands (de type emploi d’avenir) qui tiennent ces jeunes soigneusement à l’écart du marché du travail. Ensuite, avec les crédits ainsi économisés, on pourrait encourager toutes les initiatives qui permettent de les ramener vers l’emploi ou la formation : développer les institutions publiques (missions locales) ou privées (pourquoi y aurait-il un monopole dans ce domaine ?) capables d’aider les jeunes en difficulté, de les orienter et de les socialiser. Enfin, en amont, dès le collège, mettre le pré-apprentissage puis l’apprentissage au cœur du système éducatif. Et à tous ceux qui penseront que ce dernier point est très audacieux, il faut dire que rester les bras ballants en priant pour que la croissance revienne devient une attitude chaque jour plus téméraire.