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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Île-de-France

Terres d’opportunités et de passage

Baromètre des Territoires 2019 / Île-de-France
 Institut Montaigne
Institut Montaigne

Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 1.202 sont des Franciliens. Ils composent un échantillon représentatif de la population d’Ile-de-France constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 58% (-1) considèrent vivre dans un endroit qui va bien signifie que 58% des habitants de la région Ile-de-France considèrent vivre dans un endroit qui va bien et que ce chiffre est inférieur de 1 point par rapport à la moyenne nationale qui est de 59%.

Bonheur privé et pessimisme social

  • 75% se disent heureux (+2 par rapport à la moyenne nationale) et 68% (+1) sont satisfaits de l’équilibre entre leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle.
     
  • 60% (-1) ont le sentiment d’avoir choisi la vie qu’ils mènent.
     
  • En revanche, 67% (-3) sont pessimistes concernant l’avenir de la société française.

Le pouvoir d’achat, une tension bien présente mais moins forte qu’ailleurs en France

  • Si le sujet du pouvoir d’achat reste le sujet de préoccupation n°1 (34%, -6), la situation financière des Franciliens est légèrement moins tendue que dans les autres régions de France :
    • 56% (+4) finissent leurs fins de mois sereinement, dont 21% qui parviennent à épargner chaque mois (+2).
    • Une majorité est attentive aux prix, mais sans trop se restreindre : notamment sur les vêtements (54%, +7), et les loisirs (48%, +7).
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  • Les Franciliens sont également les moins négatifs sur l’évolution récente de leur situation financière : 43% (+1) jugent qu’elle est restée stable sur les douze derniers mois et 19% (+4) considèrent qu’elle s’est améliorée. 38% (-5) estiment qu’elle s’est dégradée. 
     
  • Pour autant, ils font le récit de sérieuses difficultés :
    • 54% (+4) ont, pour des raisons financières, retardé ou renoncé à des soins médicaux lors des douze derniers mois.
    • 23% (+5) ont eu des difficultés régulières à payer leur loyer ou emprunt immobilier lors des douze derniers mois.
    • 37% (=) ont été à découvert à plusieurs reprises lors des douze derniers mois.

Le logement apparaît comme une réelle source de tension, ce sujet étant nettement plus cité en Ile-de-France qu’ailleurs parmi les sujets de préoccupation (15%, +6).

Un territoire bien équipé et plus dynamique que les autres régions

  • Pour les Franciliens, les principaux atouts de leur région sont :
    • Ses transports (57%, +32, 1ère région).
    • Ses commerces (46%, +17, 1ère région).
    • Ses équipements publics (44%, +14, 1ère région).
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  • Cela se traduit concrètement dans leur quotidien par un accès privilégié :
    • Aux divertissements (78%, +7).
    • A la culture (76%, +5).
    • A l’éducation (70%, +6).
       
  • Sur ce sujet, 44% estiment que leurs enfants ont un accès à l’éducation leur permettant de réussir leur vie professionnelle (+13, 1ère région).
     
  • L’Ile-de-France arrive également en tête concernant la perception que ses habitants ont du réseau internet : 67% (+9) jugent qu’il est de bonne qualité.
     
  • Et 39% (+14) des Franciliens trouvent que les commerces de proximité qui ferment sont rapidement repris par de nouveaux propriétaires.
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Ce portrait d’une région nettement mieux équipée que les autres nourrit la perception d’une région attractive pour de nouveaux habitants (58%, +7).

Mais un cadre de vie qui laisse à désirer et un vivre-ensemble fragile

  • Avec le deuxième taux le plus faible toutes régions confondues, "seuls" 60% (-6) considèrent qu’il fait bon vivre dans leur quartier, leur commune.
     
  • Ce sentiment est alimenté par la somme de défauts et inquiétudes : climat, pollution, insécurité et lien social faible. 
    • Selon les Franciliens, les principaux défauts de leur région sont son climat (38%, +11), ses habitants (35%, +8) et sa situation écologique (35%, +13). La pollution est une préoccupation francilienne, 35% (+18) jugeant que leur environnement de proximité est pollué. 
    • Il s’agit également de la région où les habitants se sentent le moins en sécurité (60%, -7, dernière région).
    • Le manque de civisme et de vivre-ensemble est un irritant quotidien : 55% des Franciliens trouvent que leurs voisins et eux vivent chacun de leur côté, sans vraiment se connaître (+10, 1ère région). 33% jugent que les gens se méfient les uns des autres (33%, +5, 1ère région). Et l’Ile-de-France est la région dans laquelle entraide et fraternité sont les plus ténues (28%, -5, dernière région).
    • La confiance y est minoritaire : seuls 43% des Franciliens (-8, taux le plus bas toutes régions confondues) font confiance aux gens qui vivent autour d’eux.
       
  • C’est la région où il y a la plus forte proportion d’habitants qui pensent qu’il y a trop d’immigrés là où ils vivent (30%, +11, 1ère région), et qu’il y a des communautés religieuses qui forment des groupes très fermés (27%, +11, 1ère région).
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L’injustice sociale, un sentiment qui traverse toutes les régions

  • La perception d’une société injuste est majoritaire, comme dans toutes nos régions (76%, -2). 
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  • L’écart entre les hauts et bas salaires est le premier motif d’indignation des Franciliens (33%, -4), devant les incivilités (31%, +4 et 1ère région), et la fraude aux aides sociales (28%, +2). Plus que dans toute autre région, les Franciliens s’indignent du mal logement (18%, +6, 1ère région).
     
  • 60% (+4) jugent l’impôt utile, mais 64% (-1) ont le sentiment qu’ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient. 

La région et ses mobilités 

  • Moins d’un Francilien sur deux est attaché à sa région (44%, -14). 56% quitteraient l’Ile-de-France pour une autre s’ils en avaient l’opportunité (+14).
     
  • 43% sont venus en Ile-de-France pour y travailler ou y faire leurs études, sans y avoir grandi (+5, 1ère région).
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  • Ils sont en revanche les plus attachés à la France (77%, +4, 1ère région).
     
  • Le Baromètre des Territoires révèle quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales qui coexistent dans notre espace national. Ces quatre groupes sont présents dans tous nos territoires.
     
  • L’Ile-de-France se distingue néanmoins par une forte surreprésentation d’"Affranchis" (28%, +7 points par rapport à la moyenne nationale). Le dynamisme économique et la qualité des infrastructures de la région attirent ce profil. Population plus jeune que la moyenne, diplômée, appartenant aux catégories sociales supérieures et mobiles, elle est particulièrement présente à Paris (37%), mais plus minoritaire en Seine-et-Marne (15%), en Seine-Saint-Denis (20%) et dans l’Essonne (22%). Les "Affranchis" ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
     
  • Les "Français sur le fil" (34%, +2) y sont également légèrement surreprésentés : ils vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique. Ils sont particulièrement nombreux dans l’Essonne (46%).
     
  • L’Ile-de-France est la région où la proportion de "Français enracinés" est la plus faible (13%, -9). Heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer. 
     
  • Enfin, l’Ile-de-France compte 25% (=) d’"Assignés". Si leur poids au niveau de la région est similaire à la moyenne nationale, ils sont beaucoup plus nombreux en Seine-et-Marne (35%) et en Seine-Saint-Denis (36%). Ils subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
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