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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Bretagne

Richesse sociale et bon vivre sous le ciel de Bretagne

Baromètre des Territoires 2019 / Bretagne
 Institut Montaigne
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Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 802 sont Bretons. Ces 802 personnes constituent un échantillon représentatif de la population de la région Bretagne, constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 57% (+12) se déclarent optimistes pour l’avenir de leur région signifie que 57% des habitants de la région Bretagne se déclarent optimistes pour l’avenir de leur région et que ce chiffre est supérieur de 12 points par rapport à la moyenne nationale qui est de 45%.

Terre de traditions et de lien social, la Bretagne au cœur

  • A l’image de la France, 72% des Bretons (-1 par rapport à la moyenne nationale) se déclarent heureux. 67% (=) sont satisfaits de l’équilibre entre leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle, et 58% (-3) ont le sentiment d’avoir choisi leur vie. 
     
  • Ce bonheur privé se prolonge du sentiment qu’il fait "bon vivre" sur les terres de Bretagne (75%, +9). 31% (+6) affirment même sans retenue que l’endroit où ils vivent n’a aucun défaut ! 66% jugent que l’endroit où ils vivent va bien (+7) et 38% qu’il va mieux que la plupart des endroits de France (+5). 47% (+6) souhaiteraient y voir grandir leurs enfants. 
    • Les Bretons dessinent avec affection les contours de territoires attractifs (60% c’est un lieu qui attire de nouveaux habitants pour venir y vivre, +9), relativement épargnés par les pollutions (69%, +15), dans lesquels ils se sentent en sécurité (76%, +9).
    • Ils racontent avec bonheur leurs paysages (1ère qualité, citée par 61%, + 11) et leurs traditions (21%, +10). 
    • Ils témoignent de l’entraide et de la fraternité entre les gens (42%, +9), de l’importance des initiatives individuelles et collectives pour animer la vie locale (40%, +7) et de la confiance majoritaire qui y règne à l’égard des gens qui les entourent (56%, +5). Ils font également confiance à leurs services publics de proximité : 68% (+4) font confiance à la police ou la gendarmerie de leur quartier, commune, 70% (+5) à l’école de leur secteur, 65% (+6) à l’hôpital le plus proche de chez eux, et 74% (+3) à leur bureau de Poste.
    • Enfin, ils constatent une certaine homogénéité sociale, 43% (+6) considérant qu’avec leurs voisins ils se ressemblent tous un peu (origine, modes de vie, niveau social). 
       
  • Cette région n’est pourtant pas exempte de fragilités : moins de deux Bretons sur cinq jugent que l’endroit où ils vivent est bien desservi par les transports en commun (37%, -7), un sur deux (+6) considère même les transports comme le premier défaut de la région, loin devant son climat (33%, +6).

Le bon vivre breton n’éteint pas l’incendie social qui couve partout en France

  • Les Bretons sont confrontés à la crise du pouvoir d’achat dans des proportions similaires à la moyenne nationale : 
    • 46% (-2) bouclent leurs fins de mois avec difficulté, un sur trois (-4) a été à découvert à plusieurs reprises en 2018.
    • Près d’un sur deux a retardé ou renoncé à des soins de santé au cours de l’année par manque de moyens financiers (-4). 
  • Et ils partagent le même sentiment d’injustice sociale. 
    • 77% (-1) considèrent que notre société est une société injuste, et 64% (+1) que les Français sont aujourd’hui assignés à leur origine sociale (la réussite sociale est jouée d’avance et dépend beaucoup de l’origine sociale des gens). L’écart entre hauts et bas salaires et les inégalités sociales cristallisent la colère des Bretons (respectivement 40%, + 3 et 33%, +4).
    • Inégalités et injustice produisent, comme dans la plupart des régions, une fragilisation du consentement à l’impôt : si 59% (+3) estiment que les impôts qu’ils paient sont utiles, 68% (+3) jugent qu’ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient. 

Des Bretons optimistes pour leur région, inquiets pour la société française

  • Si à peine un Breton sur deux est optimiste pour son avenir personnel (49%, +2), 57% (+12) font le pari de la réussite pour leur région et 60% (+10) sont confiants sur l’avenir de l’endroit où ils habitent.
  • En revanche, ils portent le même regard angoissé que la plupart de leurs concitoyens sur l’avenir de la société française (27% confiants, +4) et l’avenir de l’Union européenne (25%, +2).  

La région et ses mobilités : une région d’enracinement

  • Le Baromètre des Territoires révèle quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales qui coexistent dans notre espace national. Ces quatre groupes sont présents dans tous nos territoires.
     
  • La Bretagne se distingue par une très significative surreprésentation des "Enracinés" (32%, +10). Terre d’enracinement, elle est la région dans laquelle ils sont le plus nombreux. Heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer. 
     
  • La région compte beaucoup moins de "Sur le fil" que la moyenne nationale (27%, -5). Ces Bretons vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
     
  • Les "Assignés" (21%, -3) et les "Affranchis" (20%, -1) sont légèrement sous-représentés en Bretagne
    • Les "Assignés" subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
    • Les "Affranchis" ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union européenne ou la mondialisation.
       
  • La très significative surreprésentation d’"Enracinés" fait de la Bretagne la région de France à laquelle ses habitants sont le plus attachés (77%, + 19). L’hypothèse de lui préférer une autre région n’est envisageable que pour 26% des Bretons (-16). 
    Ils sont les seuls Français à être plus attachés à leur région qu’à la France (73%, =). 
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