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19/02/2019

Baromètre des Territoires 2019 / Centre-Val de Loire

Pessimisme et défiance

Baromètre des Territoires 2019 / Centre-Val de Loire
 Institut Montaigne
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Parmi les 10.010 personnes qui ont répondu à l’enquête du Baromètre des Territoires, 801 sont des habitants du Centre-Val de Loire. Ces 801 personnes constituent un échantillon représentatif de la population de la région Centre-Val de Loire constitué à partir de quotas sur les variables de genre, d’âge, de catégorie socio-professionnelle et de taille d’agglomération.

Note de lecture : le chiffre entre parenthèse indique le décalage de la région par rapport à la moyenne nationale. Par exemple 44% (+5) se déclarent plus pessimistes pour l’avenir de l’endroit où ils vivent signifie que 44% des habitants de la région Centre-Val de Loire se déclarent pessimistes pour l’avenir de l’endroit où ils vivent et que ce chiffre est supérieur de 5 points par rapport à la moyenne nationale qui est de 39%.

Des habitants du Centre-Val de Loire pessimistes

  • 73% (= par rapport à la moyenne nationale) se disent heureux, et 66% (-1) sont satisfaits de l’équilibre de leur temps de vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle. 57% seulement (-4) ont le sentiment d’avoir choisi leur vie.
     
  • Mais les habitants de la région Centre-Val de Loire se distinguent par le pessimisme le plus élevé de toutes les régions métropolitaines : 44% (+5) se déclarent pessimistes pour l’avenir de l’endroit où ils vivent, 52% (+8) pour l’avenir de leur région, et 75% (+5) pour l’avenir de la société française.
     
  • Ils sont les moins nombreux sur l’ensemble du territoire national à considérer qu’ils vivent dans un endroit qui va bien (47%, -12).
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  • 54% (+2) considèrent que leurs parents vivaient mieux quand ils avaient leur âge et 49% (+4) que leurs enfants vivront moins bien qu’eux.

Comme partout en France, le pouvoir d’achat sous pression

  • 47% (-1) bouclent leurs fins de mois en se restreignant.
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  • 38% (+1) ont été à découvert tous les mois ou à plusieurs reprises dans l’année.
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  • 50 % (=) ont renoncé au cours des derniers mois à des soins de santé par manque de moyens financiers.
     
  • Quand il s’agit de l’essentiel, les courses alimentaires, 62% (+4) font attention aux prix mais sans trop se restreindre alors que 30% (-2) cherchent presque systématiquement les prix les plus bas. Mais s’agissant des vêtements, chaussures et de l’équipement de la maison, ils sont respectivement 55% (+5) et 54% (+4) à chercher presque systématiquement les prix les plus bas.

Une qualité de vie dégradée par un accès difficile aux services de la vie quotidienne

  • Aux yeux des habitants du Centre-Val de Loire, les paysages sont la première qualité de leur territoire 51% (+1), devant ses habitants 33% (+4), et la situation écologique 29% (+6). L’histoire apparaît plus qu’ailleurs comme un atout du territoire pour 23% (+4).
     
  • Mais ils sont nettement plus nombreux que la moyenne nationale à considérer que l’endroit n’a aucune qualité 28% (+12). Si 61% (-5) considèrent qu’il fait bon vivre dans leur quartier ou leur commune, 45% (+9) jugent que leur quartier n’est pas dynamique, il ne s’y passe rien, et seuls 35% considèrent que l’endroit où ils vivent est attractif pour de nouveaux habitants (35%, -16).
     
  • Les habitants du Centre-Val de Loire décrivent des difficultés d’accès aux services plus fortes que la moyenne nationale. 51% (+14) considèrent que les services publics disparaissent, avec un point d’attention fort sur la santé.
     
  • Moins de deux sur cinq (37%, -13) jugent qu’ils ont un accès facile à une série de huit services (formation, culture, divertissement, soins, déplacement, information, courses alimentaires et démarches administratives). Le décalage est particulièrement fort sur la santé 31% (-14), les transports 45% (-8).

    Le taux de confiance dans l’hôpital le plus proche y est le plus faible (50%, -9).

    C’est en Centre-Val de Loire que l’on est le plus prêt à payer plus d’impôt pour la santé (40%, +9), devant la pauvreté (30%, -6). Au niveau national, l’ordre est inversé.
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  • Les transports sont considérés comme le principal défaut du territoire par 52% (+8), devant les commerces (39%, +7), les équipements publics (34%, +7), puis l’économie (32%, -1).
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  • Le sujet de l’accès à la formation (éducation, formation professionnelle) est un point sensible dans la région. Une courte majorité 55% (-9) juge y avoir un facile et rapide : 25% seulement (-11) considèrent que l’accès est facile, et 30% que l’accès est compliqué long ou partiel. Pour 70% (+9), les enfants et jeunes doivent s’éloigner de chez eux pour se former et réussir leur vie professionnelle.
     
  • C’est dans cette région, à égalité avec l’Occitanie, que l’on considère le plus qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi 62 % (+8). 
     
  • L’accès Internet n’est jugé de bonne qualité que par 52% (-6).

Sentiment d’injustice et défiance

  • 77% affirment que l’on vit dans une société injuste (-1).
     
  • L’écart entre les hauts et bas salaires constitue la première des indignations 42% (+5), devant les inégalités sociales (28%), la fraude aux aides sociales, la fraude fiscale et les incivilités respectivement à 26%.
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  • 56% jugent l’impôt utile (=). Mais 66% (+1) ont le sentiment qu’avec leurs impôts et taxes, ils contribuent plus au système qu’ils n’en bénéficient.
     
  • Centre-Val de Loire est la région où la confiance envers le Président de la République est la plus faible 15% (-4), 64 % disent ne pas lui faire confiance (+5).
     
  • L’utilité de l’Europe y est également très contestée : 
    • 14% (-3) pensent qu’elle apporte plus d’avantages que d’inconvénients, 37% plus d’inconvénients que d’avantages.
    • Pour 48% (+4), l’UE ne participe pas au développement du lieu où ils habitent.
      50% jugent qu’elle ne maîtrise pas les flux migratoires dans leur région et qu’elle ne protège pas des effets négatifs de la mondialisation (+3).
    • C’est la région où on est le moins attaché à l’Europe 33% (-5).
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La région et ses mobilités 

  • Centre-Val de Loire est à la fois marqué par les mouvements migratoires les plus élevés (s’expliquant notamment par la proximité de la région Ile-de-France), par un chômage de longue durée plus élevé que la moyenne nationale et par de grandes disparités territoriales au sein même de la région.
     
  • Au regard de la typologie des quatre grands types de trajectoires sociales et territoriales mis en lumière par le Baromètre des Territoires, Centre-Val de Loire est marqué par la surreprésentation de deux groupes : c’est la région qui compte à la fois le plus de Français "sur le fil" 37% (+5) et le plus "d’Assignés" 27% (+3)
    • Les "Sur le fil" vivent une forte tension entre leur aspiration à la mobilité sociale et territoriale et une difficulté à s’affranchir de leur situation socio-économique et des inégalités territoriales.
    • Les "Assignés" subissent de plein fouet les inégalités sociales et territoriales. Ils sont bloqués géographiquement et socialement. Ils dessinent leur avenir et celui de leurs enfants avec pessimisme.
    • C’est la région qui compte le moins "d’Affranchis" 17% (-4). Ils ont peu d’attache territoriale, ils réalisent leur projet de vie sans entrave, ou ont les moyens socioculturels de surmonter les obstacles, de s’emparer des opportunités et de tirer parti des évolutions de notre société, telles que la numérisation de nos vies personnelle, sociale et professionnelle, l’Union Européenne ou la mondialisation.
    • Elle compte également légèrement moins "d’Enracinés" 19% (-3). Heureux de vivre là où ils ont choisi de vivre, leur bulle personnelle est un bouclier qui les protège de la violence sociale, sans pour autant la masquer. 
       
  • C’est, avec l’Ile-de-France, la région où on est le plus venu pour travailler 43% (+5).
     
  • Ses habitants sont très significativement moins attachés qu’ailleurs à leur quartier 36% (-9), à leur ville 43% (-9), à leur département 43% (-10), et encore moins à leur région 45% (-13).
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S’ils en avaient la possibilité, ils quitteraient leur territoire pour une autre région (52%, +10). C’est le deuxième score après l’Ile-de-France. 

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Seuls 34% (-7) souhaiteraient que leurs enfants y grandissent (11ème ex æquo). 

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