Le débat sur l’âge, illustration d’une communication erronée
Comme le révèle le sondage réalisé par Elabe pour Les Echos, l’Institut Montaigne et Radio Classique, 57 % des Français ont conscience qu’il faudra travailler plus tard pour assurer la viabilité du système de retraites. Les Français ne sont pas en reste : ils passent, en moyenne, cinq ans de plus à la retraite que dans les autres pays de l’OCDE, et un écart de 10 points existe entre le taux d’emploi des 55-64 ans en France par rapport à nos pays voisins (52,7 % en France contre 61,8 % pour les pays de l’OCDE). La marge de manœuvre est ainsi importante, et le report de l’âge de départ justifié, ne serait-ce que pour des considérations démographiques (il y avait 4 actifs pour 1 retraité en 1960, il y en a 1,7 pour 1 retraité aujourd’hui, il y en aura 1,2 pour 1 retraité en 2050). Repousser l’âge de départ n’est jamais chose aisée : mais il eut été plus habile et, assurément, plus logique de prendre le taureau par les cornes, l’argument démographique faisant foi, avant de lancer le chantier de la réforme systémique.
Cette solution n’a pas été retenue, et les conséquences s’en font désormais sentir : l’annonce par Édouard Philippe d’un âge d’équilibre de 64 ans à horizon 2027, avec un système de décote-surcote, est celle qui retient indéniablement l’attention, au point de remettre en question l’intégralité d’une réforme dont, encore une fois, peu pourront en critiquer les objectifs : lisibilité et justice sociale.
Copyright : Thomas SAMSON / POOL / AFP
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