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Note d'action
Décembre 2025

Cleantech : transformer
les coentreprises chinoises
en Europe

Auteur
Joseph Dellatte
Responsable de projets et Expert Résident - Climat et énergie

Joseph Dellatte a rejoint l’Institut Montaigne en 2022. Il est aujourd’hui Responsable de projets et Expert Résident - Climat et énergie, au sein du programme Asie de l’Institut, où il dirige l’équipe chargée des questions énergétiques et climatiques.

L’Europe se trouve aujourd’hui à un tournant décisif de sa transition énergétique. Les technologies essentielles dont elle dépend — batteries, panneaux solaires, éoliennes et autres composants clés — proviennent encore largement de Chine, ou s’inscrivent dans des chaînes de valeur placées sous contrôle chinois. Les entreprises chinoises exportent massivement depuis leur territoire, tout en accélérant leur expansion à l’étranger, y compris en Europe, où les restrictions se sont fortement allégées. À l’inverse, les entreprises européennes sont depuis longtemps confrontées en Chine à des obligations de joint-venture strictes et à des obstacles persistants à l’accès au marché, des conditions qui ont largement contribué à la montée en puissance technologique de Pékin.

La question centrale est désormais de savoir si l’Europe continuera sur la voie d’une dépendance structurelle, en devenant principalement acheteuse — ou, au mieux, en se cantonnant à un rôle d’assemblage — de cleantech conçues, financées et maîtrisées en Chine. Une telle trajectoire affaiblirait la souveraineté industrielle du continent, minerait sa compétitivité à long terme et réduirait son contrôle sur des données et infrastructures stratégiques.

S’appuyant sur les travaux précédents de l’Institut Montaigne sur la réduction des dépendances critiques de l’Europe dans les cleantech, cette note aborde frontalement la question des joint-ventures. Elle plaide pour que, dans les secteurs stratégiques, l’accès au marché européen soit conditionné à la mise en place de chaînes de valeur locales — via des joint-ventures majoritairement européennes et des exigences de contenu local soigneusement conçues avec les partenaires chinois.

À partir de ce principe, la note analyse les lacunes juridiques du cadre actuel de l’Union européenne et propose un ensemble de recommandations. Elle précise les initiatives à engager au niveau européen, les actions à mener par les États membres, les instruments industriels stratégiques à mobiliser, ainsi qu’une feuille de route concrète pour 2026–2035 visant à consolider la base industrielle de l’Europe, renforcer son autonomie technologique et ancrer son avenir cleantech sur des fondations résilientes et compétitives.

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