Les statistiques des douanes japonaises pour juillet 2020 montrent également une augmentation de 38,2 % en glissement annuel de fil textile en provenance de Chine alors qu’au cours de la même période, les importations totales en provenance de Chine ont diminué de 9,8 %.
Dans ce contexte de crise sanitaire, le gouvernement japonais a adopté un budget supplémentaire pour l'année fiscale 2020, au sein de son plan de relance, avec deux objectifs: renforcer les chaînes d'approvisionnement en encourageant les investissements au Japon (220 milliards de yens, soit 2,1 milliards de dollars US) et contribuer à la diversification par le biais d'investissements à l'étranger (23,5 milliards de yens, soit 220 millions de dollars US). Les deux programmes prévoient de couvrir des dépenses d’études de faisabilité, des coûts d’introduction d'équipements ou la construction de nouvelles facilités de production, avec un plafond établi à 15 milliards de yens (140 millions de dollars US) par projet pour le programme d’investissement sur le sol japonais. L'objectif déclaré du ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (METI) est "le renforcement de la viabilité des industries via une résilience accrue des chaînes d'approvisionnement". Le programme est en outre conçu pour corriger les vulnérabilités générées par un "degré élevé de concentration des sites de production".
Trois mois après le lancement des deux programmes, un premier bilan est possible. Le ministère a publié la liste des 57 entreprises (parmi lesquelles 40 petites et moyennes entreprises) dont la demande de subvention pour investir au Japon a été approuvée dans une première phase, pour un budget total de 57,4 milliards de yens, soit 542,4 millions de dollars US, et en moyenne 9,5 millions de dollars US par entreprise. Parmi elles, 20 opèrent dans le secteur de la fabrication de machines et équipements médicaux et de produits pharmaceutiques, et 14 dans le textile. Au total, 13 d’entre elles sont répertoriées comme produisant différents types de masques. Parmi elles, Iris Ohyama serait la première entreprise à avoir bénéficié du programme pour un transfert de sa production de Dalian, sur la côte chinoise du golfe de Bohai, vers une installation existante dans la préfecture de Miyagi. Parmi les autres projets industriels approuvés, on trouve des producteurs de matériel pour les masques, de pièces pour les ventilateurs, d’agents utilisés dans le dépistage des virus, de kits de test PCR, de vêtements de protection, de produits pharmaceutiques, etc.
Dans le même temps, 124 entreprises japonaises se sont portées candidates à l’obtention de subventions encourageant l’investissement dans des pays tiers. Le METI en a sélectionné 30, dont 15 pour des projets au Vietnam, une proportion qui confirme l'attractivité de ce pays aux yeux des entreprises japonaises. La liste fournie par l'Organisation japonaise du commerce extérieur (JETRO) indique un modèle similaire d’action ciblée pour soutenir les PME dans les secteurs des équipements médicaux et de la fabrication textile. Cette démarche est complétée par une action sur le front diplomatique. Le METI a entamé des discussions avec l'Australie et l'Inde pour lancer une initiative visant à assurer la résilience des chaînes d'approvisionnement, la Supply Chain Resilience Initiative (SCRI), avec pour objectif d’étendre cette initiative aux pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). L'idée est de réunir des gouvernements partageant un intérêt du côté de la demande ou de l'offre pour créer un environnement commercial qui facilite les relocalisations industrielles ou les investissements.
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