Le vote très rapide de la loi d’infrastructures à peine 3 jours après les résultats électoraux du 2 novembre, traduction de l'inquiétude des démocrates face aux résultats, montre une marginalisation des progressistes, dont seuls six ont finalement voté contre le plan à la Chambre, alors que le groupe compte 102 membres : sans surprise, il s’agit de six élus de sièges urbains "sûrs" (garantis pour les démocrates). À l’inverse, les ralliements progressistes de dernière minute (une vingtaine d’élus progressistes avaient indiqué vouloir voter contre la loi d’infrastructures si le vote n’était pas couplé à celui sur le plan Build Back Better, la loi budgétaire qui comprend les volets sociaux et climatiques) montrent que les midterms à venir entrent déjà en force dans les calculs politiques.
Mais il faut rappeler que si les démocrates sont en très mauvaise posture à la Chambre, tendance accentuée par le redécoupage électoral en cours, la carte du Sénat leur est en revanche favorable puisque sur les 33 sièges en jeu, les deux-tiers sont détenus par des républicains, et aucun ne concerne un État où Trump l’a emporté très largement sur Biden. Autre avantage possible, certains candidats adoubés par Trump pourraient repousser les électeurs, notamment les indépendants, dans une réédition de 2010, où des candidats républicains trop extrêmes avaient perdu des États pourtant "acquis" au parti républicain.
La grande question est celle de l’adaptation de la stratégie démocrate face à des scrutins qui ont indiqué à la fois la capacité de mobilisation du parti républicain trumpiste ; et la nocivité de certains slogans progressistes ("Defund the Police"), alors même que les sondages montrent aussi une adhésion majoritaire de l’opinion aux propositions sociales (notamment sur la santé) et budgétaires (infrastructures) du plan Biden.
Mais pierre par pierre, le programme semble commencer à se concrétiser.
Copyright : Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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