… qui ne compensent pas les sources d'inquiétude
Néanmoins, un certain nombre de facteurs inhérents au continent africain constituent des freins à la mise en place de certaines mesures de prévention à la même échelle qu’en Europe ou en Asie.
- La distanciation sociale s’avère complexe sur un continent où 70 % de la population urbaine (soit 200 millions de personnes) vit dans des bidonvilles surpeuplés.
- En outre, 40 % des Africains vivent dans des environnements marqués par la pénurie d’eau, ce qui rend difficile des gestes simples (et efficaces) comme le lavage de mains régulier.
- Enfin, les mesures de confinement ne permettant pas aux citoyens d’aller travailler pourraient s’avérer mettre en péril la survie de nombre d’entre eux, alors que la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour, sans épargne ni patrimoine, et que le secteur informel représente 85,8 % des emplois.
Une désormais probable propagation du virus à grande échelle sur le continent cristallise les craintes de nombreux observateurs, qui estiment que les systèmes de santé des pays africains - certes à des niveaux différents - ne sont pas armés pour faire face. Ils souffrent en effet de manque de moyens en termes de personnel médical mais également de matériel, notamment le matériel nécessaire spécifiquement pour soigner les patients atteints de ce virus. C’est ainsi le cas des respirateurs "qui se comptent en dizaines pour des millions de personnes". D’autant que le continent fait encore face à des maladies qui peuvent être soignées mais qui s’avèrent létales dans de nombreux cas : sida, tuberculose, malaria. La charge que le Covid-19 fera peser sur les systèmes de soins pourrait entraver le traitement de ces autres maladies. En outre, la question se pose de savoir comment le Covid-19 interagira avec ces maladies, ainsi qu’avec la malnutrition. Le taux de létalité en Afrique pourrait ainsi être plus élevé qu'ailleurs malgré la jeunesse de sa population.
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