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Rapport
Mai 2025

Métiers de l’ingénieur :
démultiplier nos ambitions

<p><strong>Métiers de l’ingénieur :</strong><br />
démultiplier nos ambitions</p>
Présidents du rapport

Présidents du rapport

  • Aiman Ezzat, directeur général, Capgemini
  • Éric Labaye, ancien président, École polytechnique et Institut polytechnique de Paris


L'Institut Montaigne tient également à adresser ses sincères remerciements aux personnes suivantes pour leur engagement tout au long del'élaboration de ce rapport :

  • Thomas Cargill, rapporteur, inspecteur des finances
  • Baptiste Larseneur, expert associé - Éducation, Institut Montaigne, consultant, Pergamon
  • Cédric Ménissier, rapporteur, chargé de projets - Études France, Institut Montaigne
  • Étienne Piollet, vice président - Head of Intelligent Industry, Capgemini Invent, 
  • Xavier de la Casa, directeur Intelligent Industry,Capgemini Invent 
  • Bérénice Thiberge, manager, Chief of Staff to Capgemini Group CHRO
Personnes auditionnées
  • Martine Assar, responsable de l'Observatoire des métiers, Institut Mines-Télécom
  • Sawsen Ayari-Pouliquen, chef de service filières et inter-industries, Union des industries et métiers de la métallurgie
  • Ulric Breheret, chef de service réseau formation, Union des industries et métiers de la métallurgie
  • Fabrice Bardèche, vice-président exécutif, IONIS Education Group
  • Patrick Benammar, Learning & Development VP, Renault Group
  • Marie-Liesse Bizard, présidente de l'Observatoire des ingénieurs, Ingénieurs Et Scientifiques de France
  • Stéphanie Blavier, directrice de la planification stratégique des effectifs, Dassault Systèmes
  • Jean-Serge Boiteau, chef de projet, Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle, Mission prospective
  • Franck Bordas, président, Union nationale des présidents d'IUT
  • Pierre-Yves Brazier, directeur, École Supérieure de Fonderie et de Forge
  • Olivier Burger, directeur général France, Makila AI
  • Romain Campillo, directeur des affaires industrielles, OPmobility
  • Xavier de la Casa, Director Sustainability of Connected Products& Services, Capgemini Invent
  • Bernard Cathelain, président, Ingénieurs Et Scientifiques de France
  • Laurent Champaney, directeur général, École nationale supérieure d'Arts et métiers, président, Conférence des grandes écoles
  • Sébastien Chauffaut, directeur général, Limagrain
  • Édouard Coudrillier, directeur Stratégie et Marketing, Fives
  • Élisabeth Crépon, directrice générale, ENSTA
  • Jean Dambreville, délégué général, Ingénieurs Et Scientifiques de France
  • Laurent Degré, président-directeur général, HPE France
  • Isabelle Delfeld, responsable de formation sur le domaine de la prévention santé sécurité, Groupe EDF
  • Géraldine Gaviot Doguillon, responsable du département recrutement, EDF
  • Isabelle Demachy, vice-présidente en charge des affaires académiques, Université Paris-Saclay
  • Emmanuel Duflos, président, Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs, directeur général, EPF Engineering School
  • Sylvain Ferrari, adjoint de l’Administratrice générale en charge du développement, des partenariats et des relations extérieures, Conservatoire national des arts et métiers
  • Valérie Ferret, directrice des programmes d'Éducation, Dassault Systèmes
  • Jean-Marc Finot, Senior vice-president, Stellantis Motorsport
  • Nicolas Glady, directeur général, Pôle Léonard de Vinci
  • Philippe Guérand, président, SIER Constructeur
  • Aurélie Jacquot, directrice des relations Écoles/Universités, Capgemini
  • Daniel Kofman, professeur, Télécom Paris, Codirecteur, PEPR Réseaux du Futur (France 2030)
  • Stéphanie Lagalle-Baranès, directrice générale, OPCO 2i
  • Stéphane Lefebvre, directeur, École d'ingénieurs du Conservatoire national des arts et métiers
  • Emmanuel Legros, directeur Recrutement, Capgemini France
  • Christian Lerminiaux, directeur Chimie ParisTech-PSL, président du conseil d'orientation stratégique, Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs
  • Frédéric Lucas, chef de mission relations grandes écoles université – attractivité des métiers du nucléaire, EDF
  • Marion-Anne Macé, sous-directrice du développement des entreprises, Direction générale des entreprises
  • Willy Marmuse, associé – Industry & Manufacturing, BearingPoint France
  • Martial Martin, président, Assemblée des directeurs d'IUT
  • David Meneses, VP Exécutif, Directeur des Ressources Humaines et du Développement Durable, OPmobility
  • Emmanuel Métais, directeur général, EDHEC Business School
  • Sébastien Meunier, vice-président Relations institutionnelles, ABB
  • Benjamin Nefussi, sous-directeur de la prospective, des études et de l'évaluation économique, Direction générale des entreprises
  • Fabrice Nicolas-Kryzhko, Global account manager, Hitachi Energy France
  • Catherine Perret, VP BL IAS, Thales
  • Bertrand Picard, président et fondateur, Natural Grass
  • Christelle Rogé, directrice exécutive en charge des ressources humaines, Bpifrance
  • Mirek Pospisil, Head of Public Policy, LinkedIn
  • Claire Rossi, directrice, Université de technologie de Compiègne
  • Gilles Saintemarie, chef de service certifications, titres et diplômes, Union des industries et métiers de la métallurgie
  • Claire Scharwatt, directrice des Affaires Publiques, Amazon France
  • Romain Soubeyran, directeur, CentraleSupélec
  • Nicolas Tcheng, responsable relations institutionnelles et projets stratégiques France, Renault Group
  • Charles Torossian, inspecteur général, directeur, Institut des hautes études de l'éducation et de la formation (IH2EF)
  • Stéphanie Verhaeghe, directrice appui aux branches et action prospective, OPCO 2i
  • Lilyana Vlaeva, responsable du programme Amazon Future Engineer, Amazon France
  • Baptiste Voillequin, directeur des Affaires R&D, Espace et Environnement, Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales

 

RELECTEURS

  • Fabrice Bardèche, vice-président exécutif, IONIS Education Group
  • Patrick Benammar, Learning & Development VP, Renault Group
  • Rémi Borel, chef du pôle Société Civile et Débats, EDF
  • Marie Chadan, responsable des affaires publiques, Groupe Berkem
  • Colin Godbarge, Chief Strategy Officer, EDHEC Business School
  • Philippe Guérand, président, SIER Constructeur
  • Baptiste Larseneur, expert associé – Éducation, Institut Montaigne, consultant, Pergamon
  • Emmanuel Métais, directeur général, EDHEC Business School
  • Sébastien Meunier, vice-président relations institutionnelles, ABB
  • Xavier Ploquin, investment Director, chief of staff of the CEO, Meridiam


Les  rapporteurs  remercient  Marie-Pierre  de  Bailliencourt,  directrice générale de l’Institut Montaigne, pour son suivi attentif tout au long de ce projet ainsi que l’ensemble des équipes de l’Institut Montaigne qui ont contribué à l’élaboration de ce rapport, notamment Nicolas Laine, Polly  LefevreCatherine  Merle -du-BourgMaxime  SbaihiBrian Ndungo Quiassata et Gaspard Chaney.

La France forme insuffisamment de personnes aux métiers de l’ingénieur - ces fonctions clés qui conçoivent, développent et optimisent des solutions techniques et technologiques au service de l’industrie, du numérique, de l’énergie, des infrastructures ou encore de l’environnement. Cette pénurie de profils scientifiques est déjà palpable et risque de s’aggraver dans les années à venir. Les dynamiques démographiques, peu favorables, annoncent une baisse du nombre d’étudiants, alors même que les viviers de recrutement actuels ne permettent déjà pas de répondre à la demande.

Par ailleurs, le système français d’enseignement supérieur, dans son état actuel, n’est pas en mesure de former suffisamment de techniciens et d’ingénieurs pour faire face aux besoins croissants.

Et pourtant, pour soutenir ses ambitions, l’économie française devra recruter près de 100 000 ingénieurs et techniciens nets par an d’ici 2035. Atteindre cet objectif impliquera, en plus de 40 000 reconversions professionnelles, la formation de quelque 60 000 diplômés supplémentaires chaque année.

C’est le constat sans appel du nouveau rapport de l’Institut Montaigne intitulé Métiers de l’ingénieur : démultiplier nos ambitions. Sur la base d’un diagnostic étayé par des données inédites, ce travail collégial propose :

  • Une évaluation des besoins futurs de l'économie selon 4 hypothèses de réindustrialisation ;
  • Une approche globale du système de formations des filières scientifiques (du bac+2 au titre d’ingénieur diplômé) ;
  • 9 recommandations opérationnelles pour augmenter considérablement le nombre de diplômés aux métiers de l’ingénieur ;
  • 3 des pistes concrètes de financement sans alourdir le déficit public.

Les scientifiques au cœur des transformations économiques

La pénurie de profils scientifiques et techniques obère les ambitions françaises en matière de réindustrialisation et de transformation économique. Or, les compétences scientifiques sont indispensables à la croissance économique et au progrès. Les scientifiques sont le moteur de l’innovation.

Qu’il s’agisse d’ingénierie industrielle, de numérique ou de transition écologique, les besoins explosent :

  • La réindustrialisation suppose une montée en puissance des compétences en ingénierie industrielle et de procédés.
  • Le développement exponentiel du numérique - notamment de l’IA (software engineering, architecture des systèmes d'information, produits et services connectés) exige des milliers de profils techniques.
  • L’impératif écologique appelle à une mobilisation massive de compétences dans le nucléaire, les énergies renouvelables, la décarbonation des secteurs clés de l’économie (aéronautique, automobile, logement, agriculture, etc.).

Le constat : un déséquilibre critique entre besoins et capacité de formation

Métiers de l’ingénieur : démultiplier nos ambitions / La France manque d’ingénieurs et de techniciensMétiers de l’ingénieur : démultiplier nos ambitions / La France manque d’ingénieurs et de techniciens

La France manque d’ingénieurs et de techniciens

Pour garantir une trajectoire économique ambitieuse d'ici 2035, il nous faudra près de 100 k ingénieurs et techniciens supplémentaires par an.

En plus de 40 000 reconversions professionnelles, l’enseignement supérieur devra être capable de former près de 60 k ingénieurs et techniciens supplémentaires par an.

Dans un scénario modéré de réindustrialisation (industrie représentant 12 % du PIB), il faudra former chaque année 28 000 ingénieurs et 29 000 techniciens supplémentaires d’ici 2035 — soit une hausse de 36 % pour les ingénieurs et 54 % pour les techniciens.

Pourtant, 70 % des recruteurs peinent déjà à embaucher des ingénieurs et plus de 80 % jugent les recrutements de techniciens difficiles.

Ce déficit s’explique aussi par un manque d’attractivité des carrières scientifiques dès l’école. Il est donc essentiel d’agir tôt et tout au long du parcours éducatif.

Les leviers pour augmenter le nombre de diplômés

Métiers de l’ingénieur : démultiplier nos ambitions / Quatre pistes pour augmenter le nombre de diplômés infogrpahie 1Métiers de l’ingénieur : démultiplier nos ambitions / Quatre pistes pour augmenter le nombre de diplômés infogrpahie 1

Quatre pistes pour augmenter le nombre de diplômés

1) Remettre à l’honneur la culture scientifique dès le primaire ;

2) Diversifier les recrutements aux écoles d’ingénieurs ;

3) Ajuster les ressources universitaires en fonction des besoins de l’économie ;

4) Revaloriser les formations de technicien au niveau bac+2 et bac+3.

1
Axe 1 – Remettre à l’honneur la culture scientifique dès l’école
Détails
  • Recommandation 1 : Réhabiliter la culture scientifique dès l’enseignement primaire et poursuivre cet effort dans le secondaire.
  • Recommandation 2 : Responsabiliser davantage les lycées dans l’orientation, en fixant des objectifs cohérents avec les besoins économiques.
2
Axe 2 – Diversifier les recrutements et donner une capacité d’expérimentation aux écoles
Détails
  • Recommandation 3 : Ouvrir davantage les écoles aux étudiants en réorientation, dans les secteurs de la santé et des sciences de la vie et en CPGE économiques.
  • Recommandation 4 : Fixer un objectif d’au moins 40 % de jeunes femmes et doubler le nombre d’étudiants étrangers.
  • Recommandation 5 : Accorder aux écoles accréditées par la CTI un droit à l’expérimentation pour créer de nouvelles formations en adéquation aux besoins de l’économie.
3
Axe 3 – Mieux aligner les formations universitaires avec les besoins de l’économie
Détails
  • Recommandation 6 : Porter à 25 % la part des formations universitaires en sciences et sciences de l’ingénieur via des réallocations de ressources.
  • Recommandation 7 : Rehausser la professionnalisation des formations universitaires (plus de stages, implication accrue des entreprises).
4
Axe 4 – Revaloriser les formations bac+2 et bac+3
Détails
  • Recommandation 8 : Transformer les BUT scientifiques en "Bachelors en sciences de l’ingénierie" (BESI) et adopter l’appellation "technicien en ingénierie".
  • Recommandation 9 : Adapter le référentiel de la CTI pour faciliter l’accès au titre d’ingénieur diplômé en cours de carrière.

Financer l’ambition sans alourdir le déficit

Trois leviers sont identifiés :

  • Augmentation du nombre d’élèves par professeur : pour répondre à 32 % des besoins en niveau ingénieur/master et 43 % en bac+2/bac+3
  • Réallocation des ressources dans l’enseignement supérieur : permettrait de répondre à 18 % des besoins en master et 75 % en bac+3
  • Augmentation ciblée des frais de scolarité : couvrirait jusqu’à 50 % des besoins en formation d’ingénieurs et masters
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(98 pages)
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