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Rapport
Juin 2019

Europe-Afrique :
partenaires particuliers

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partenaires particuliers

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Auteurs
Mahaut de Fougières
Responsable du programme Politique internationale

Mahaut de Fougières était responsable du programme Politique internationale jusqu'à Février 2023. Dans ce cadre, elle pilote les travaux de l'Institut Montaigne sur la défense, la politique étrangère, l'Afrique et le Moyen-Orient, et mène des projets transversaux au sein du pôle international. Auparavant, elle était chargée d'études sur les questions internationales, depuis 2018.

Diplômée de King's College London et de University College London (UCL) en relations internationales, elle a également étudié à l'université américaine de Beyrouth (AUB).

Dalila Berritane
Contributrice sur les questions africaines

Dalila Berritane a créé et dirige la société Nedjma Consulting. À la tête de sa société de conseil en influence et communication, elle accompagne les entreprises qui investissent en Afrique, en Europe et en Asie. En 2017, elle a été rapporteur du dernier rapport sur l’Afrique de l’Institut Montaigne. Avant de créer sa société, Dalila Berritane dirigeait la Communication et la RSE de la filiale Afrique d’un groupe international. Spécialiste des questions économiques, Dalila Berritane a également été pendant près de 20 ans grand reporter pour RFI, où elle s’est rendue dans une quarantaine de pays d’Afrique. Dalila Berritane a vécu 3 ans en Côte d’Ivoire.

Groupe de travail

Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres.

Membres du groupe de travail

  • Dalila Berritane, Founder & CEO, Nedjma Consulting
  • Thierry Déau, Président, Meridiam
  • Jean-Michel Huet, Partner, BearingPoint
  • Larabi Jaïdi, Senior Fellow, Policy Center for the New South
  • Dominique Lafont, CEO, Lafont Africa Corporation
  • Frannie Léautier, COO, Trade & Development Bank
  • Alain Le Roy, Ambassadeur de France, ancien Secrétaire général du Service européen pour l’action extérieure
  • Antoine de Saint-Affrique, CEO, Barry Callebaut
  • Georges Serre, Relations institutionnelles, CMA CGM

Rapporteurs

  • Lucie Cogino
  • Awa Dé, Policy Expert, Banque de France
  • Ludovic Morinière, Directeur Afrique et développement international, BearingPoint

Ainsi que

  • Waël Abdallah, assistant chargé d’études, Institut Montaigne
  • Mahaut de Fougières, chargée d’études, Institut Montaigne
  • François Jolys, assistant chargé d’études, Institut Montaigne
Personnes auditionnées

Les opinions exprimées dans ce rapport n’engagent ni ces personnes ni les institutions dont elles sont membres.

L’Institut Montaigne remercie également toutes les personnes rencontrées ou auditionnées dans l’élaboration de ce rapport, et particulièrement Gilles Babinet, Conseiller sur les questions numériques à l’Institut Montaigne, Eric Chaney, Conseiller économique à l’Institut Montaigne, Michaël Cheylan, Président de Corrèze & Zambèze et Viviane Nardon, Directrice de cabinet chez Meridiam.

  • Zineb Abbad El Andaloussi, Partner, Helios Investment Partners
  • Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif, ADUA-NEPAD
  • Benjamin Audinos, Directeur régional Afrique, Egis
  • Mossadeck Bally, Président-directeur général, Azalaï Hotels
  • Dolika Banda, CEO, African Risk Capacity
  • Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France
  • Christian Bevc, Head of Infrastructure, KfW IPEX
  • Pascal Blanchard, Chercheur au Laboratoire communication et politique (CNRS) et codirecteur du Groupe de recherche Achac
  • Khaldoun Bouacida, Managing Director and Country Cluster Head Northwest Africa, BASF
  • Alexandre Boudet, Project manager Africa, MEDEF International
  • Deborah Brautigam, Director of the SAIS China Africa Research Initiative, Johns Hopkins School of Advanced International Studies (SAIS)
  • Sophie Burel, Directeur adjoint des Affaires Publiques, Renault
  • Guillaume Chabert, Chef du service des affaires multilatérales et du développement, Direction Générale du Trésor
  • Grégoire Chauvière Le Drian, Conseiller du Vice-président, Banque européenne d’investissement
  • Sarga Antoine Coulibaly
  • Muriel Dubois, Directrice du développement Afrique, SciencesPo Executive Education
  • Robert Dussey, Ministre des Affaires étrangères du Togo, Négociateur en chef ACP - Cotonou 2020
  • Ambroise Fayolle, Vice-président, Banque européenne d’investissement
  • Louise Fresco, Président du Conseil Exécutif de Wageningen University and Research
  • Sandrine Gaudin, Secrétaire Générale, Secrétariat général des affaires européennes
  • Philippe Gautier, Directeur général, MEDEF International
  • Etienne Giros, Président délégué, CIAN
  • Stephan-Eloïse Gras, Directrice des partenariats stratégiques - Afrique, OpenClassrooms
  • Jean-Louis Guigou, Président, IPEMED
  • Jaouad Hamri, Président de la Commission éthique et bonne gouvernance, Confédération générale des entreprises du Maroc
  • François Héran, Professeur, Collège de France
  • Mohamed Laâziz Kadiri, Président de la Commission diplomatie économique, Afrique et Sud-Sud, Confédération générale des entreprises du Maroc
  • Anne-Elvire Kormann-Esmel, Programs Coordinator & Advocacy Lead, AfroChampions
  • Philippe Labonne, Directeur général adjoint, Bolloré
  • Patrick Lawson, Directeur des Concessions, Bolloré
  • Faïcal Leamari, Directeur exécutif marchés de capitaux Groupe, Attijariwafa Bank
  • Camille Le Coz, Policy Analyst, Migration Policy Institute Europe
  • Thibault Le Gonidec, Conseiller relations extérieures, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Carlos Lopes, Haut représentant de l’Union africaine pour les Partenariats avec l’Europe
  • Stefano Manservisi, Directeur général pour la coopération internationale et le développement, Commission Européenne
  • Rémi Maréchaux, Directeur Afrique et Océan Indien, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Amine Marrat, Head of Strategy and Chief Economist, Attijariwafa Bank
  • Nicolas Martin, CEO e-commerce, Jumia
  • Kabirou Mbodje, Président-directeur général, WARI
  • Yvonne Mburu, CEO, Nexakili, membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique
  • Aïchatou Mindaoudou, Ancienne Ministre des Affaires Etrangères du Niger, Ancienne Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en Côte d’Ivoire, CEO Ipiti Consulting
  • Elisabeth Moreno, Vice President and Managing Director HP Africa
  • Faycal Mouaci, Directeur, VAMED Projets Hospitaliers Internationaux France
  • Uwe Mueller, Director for Ports, Airports, Social Infrastructure, KfW IPEX
  • Dominique Musset, Directeur du Business Development de la Région Afrique Moyen-Orient Inde et Pacifique, Renault
  • Emmanuel Okalany, Technical Specialist for Development and Partnership, RUFORUM
  • Akotchayé Okio, Chargé de développement Afrique, SACEM
  • Dr Gilles Olakounlé Yabi, Fondateur, WATHI
  • Talal Ouazzani, Directeur syndication Groupe, Attijariwafa Bank
  • Franck Paris, Conseiller Afrique, Présidence de la République
  • Christophe Parisot, Sous-directeur des relations extérieures de l’UE, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Eric Pignot, CEO Enko Education
  • Jean-Michel Ristori, Directeur du développement international, Egis
  • Rémy Rioux, Directeur général, AFD
  • Stéphanie Rivoal, Ambassadrice, Secrétaire Générale du Sommet Afrique-France 2020
  • Hamza Rkha Chaham, CEO, Sowit
  • Kamil Senhaji, Regional Director Africa, Middle East, Asia & Latin America, Galileo Global Education
  • Patrick Sevaistre, Président de la commission institutions européennes, CIAN
  • Coumba Traoré-Peytavin, Secrétaire générale, Fondation Forum de Bamako
  • Bruno Witvoet, Président Afrique, Unilever

14 kilomètres séparent l’Europe de l’Afrique par le détroit de Gibraltar. Cette proximité géographique va de pair avec des relations économiques, des échanges diplomatiques et de nombreux défis communs (sécuritaires et climatiques notamment). Pourquoi parler de cette relation aujourd’hui ? Parce que l’Accord de Cotonou, qui régit les relations politiques, économiques et financières entre l’Union européenne et 48 pays d’Afrique subsaharienne, expire le 29 février 2020. Se pose ainsi aux deux continents la question du partenariat qu’ils souhaitent définir entre eux pour les 20 prochaines années, et du niveau d’ambition de celui-ci. 

Il convient aujourd'hui de replacer le partenariat avec le continent africain au centre de l’agenda européen. De fait, le cours actuel des négociations ne semble pas être à la hauteur des enjeux.

C’est dans ce contexte que l’Institut Montaigne s’est affranchi du cadre formel de Cotonou et a rassemblé des acteurs africains et européens, issus des secteurs public, privé et de la société civile pour penser pleinement un partenariat ambitieux, basé sur des priorités claires. Une nouvelle vision des relations Europe-Afrique doit être concrétisée.

Une communauté de destin dans un contexte en perpétuelle évolution

Depuis la signature de l’Accord de Cotonou, il y a près de 20 ans, l’Afrique, l’Union européenne et le contexte international ont profondément évolué. L’UE s’est élargie à 28 Etats membres, dont certains n’ont aucun lien historique avec les pays africains. L’Afrique, pour sa part, a connu de profondes ruptures démographiques, technologiques et économiques, qui ont propulsé sa croissance et porté des changements institutionnels, comme la transformation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) des pères fondateurs, en Union africaine (UA).
 

    Europe-Afrique : partenaires particuliers


    Loin des seules questions économiques et sécuritaires, auxquelles on tend à réduire leur relation, l’UE et l’Afrique sont étroitement liés sur quatre questions clés : diplomatie, multilatéralisme et influence internationale ; économie, développement et finances ; sécurité et défense ; changement climatique et mobilité humaine. 

    Une véritable "communauté de destin" qui appelle à un partenariat fort et renouvelé, dont la vision doit reposer sur trois axes principaux :

    • réaffirmer les objectifs du développement durable (ODD) comme vision commune, d’abord. Au nombre de 17, les ODD sont des objectifs de prospérité qui prennent en compte la préservation de la planète. Ils ont été adoptés en 2015 par l’ensemble des pays du monde et doivent être atteints d’ici 2030 ;
       
    • mieux se connaître, ensuite : des réseaux d’influence communs, des échanges entre étudiants et chercheurs européens et africains, une communication plus active sur les réalisations de l’UE sur le terrain sont essentiels ; 
       
    • enfin, placer l’objectif de création d’emplois en Afrique en priorité absolue, et urgente : d’ici 2050, 30 millions de jeunes Africains entreront sur le marché du travail !

    Un partenariat centré autour de cinq défis clés

    Le partenariat Europe-Afrique doit être centré sur cinq priorités, répondant aux défis majeurs auquel le continent africain devra faire face afin d’atteindre l’objectif ultime de création d’emplois. Ces défis sont les suivants : l’environnement des affaires, l’industrialisation et l’insertion dans l’économie mondiale, la fiscalité, l’intégration régionale, et la formation professionnelle. Si apporter des réponses à ces enjeux sera bénéfique pour le continent africain, l’Europe aussi en tirera des bénéfices dans le cadre d’une coopération privilégiée.

    L’environnement des affaires

    Les conditions politiques, légales, institutionnelles et réglementaires des pays africains ne sont aujourd’hui pas optimales pour les entreprises étrangères souhaitant investir sur le continent africain, ce qui entrave l’attractivité de ces pays. Les infrastructures sont un élément clé de l’attractivité - et donc de l’activité économique - d’un pays ou d’un marché. Sans route ou chemin de fer en bon état entre Dakar et Bamako, quelle entreprise étrangère comme locale peut considérer le Sénégal ou le Mali comme un grand marché, dans lequel il est intéressant d’investir ? Or, les besoins en matière d’infrastructures demeurent colossaux dans les pays africains, en quête d’investissements étrangers. 

    L’industrialisation et l’insertion dans l’économie mondiale 

    L’Afrique ne représente aujourd’hui que 2 % des chaînes de valeur - c’est-à-dire de l’ensemble des activités amenant un produit de la conception, à la production, jusqu’à la livraison au consommateur final - mondiales. L’industrie du continent, centrée en grande partie sur les matières premières, est insuffisamment compétitive et crée localement peu de valeur ajoutée. Par ailleurs, le continent africain souffre aujourd’hui d’un déficit de chaînes de valeur régionales africaines.  

    La fiscalité 

    Pour financer les 600 milliards de dollars par an nécessaires au développement, les Etats africains doivent et ont le potentiel de dégager davantage de ressources domestiques, par la collecte des impôts. Cela aura également un impact sur l’attractivité des pays africains pour les entreprises, notamment européennes, qui ont tendance à être surimposées. 

    L’intégration régionale 

    Le commerce intra-africain représente aujourd'hui moins de 18 % des échanges du continent. Si l’entrée en vigueur, en juillet 2019, d’une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) signée par 44 pays africains et ratifiée par 22, est une promesse d’amélioration de ce point de vue, celle-ci ne doit pas masquer les défis futurs de l’intégration régionale africaine. Il existe en effet d’importantes différences de revenus entre les pays et les capacités des institutions régionales existantes - UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) - sont aujourd’hui trop faibles. 

    La formation professionnelle 

    Environ 30 millions de jeunes africains arrivent sur le marché du travail chaque année. Or, la formation professionnelle n’est pas à la hauteur des besoins du continent africain  : elle est trop peu financée et inadaptée aux besoins des entreprises qui doivent souvent supporter des formations de rattrapage, ce qui représente des coûts importants, voire rédhibitoires, pour ces dernières.
     

    Quels outils pour l’UE au service de ces priorités ?

    Bien qu’elle engage des moyens variés et importants à destination du continent africain, l’action de l’UE est encore trop peu lisible, visible et efficace. L’UE doit repenser les outils de son partenariat avec l’Afrique, en particulier sur trois volets.  

    • Le Fonds européen de développement (FED), l’instrument financier de l’UE à destination des pays d’Afrique subsaharienne dans le cadre de Cotonou, privilégie aujourd’hui l’aide sous forme de soutien financier, en particulier aux Etats. Afin de créer un environnement favorable à l’investissement privé dans les pays africains, il convient de favoriser l’assistance technique, c’est à dire l’apport de savoir-faire, sous forme de personnel ou de formation par exemple, qui représente aujourd’hui à peine plus de 3 % de l’aide de l’UE. Cette assistance technique doit être ciblée tout particulièrement vers le secteur privé, PME et ETI en premier lieu, sans néanmoins délaisser l’assistance technique auprès des administrations africaines, notamment dans la mise en oeuvre des projets, et l’harmonisation des législations.
       
    • À l’heure actuelle, parmi les financements de l’UE, peu sont dédiés au secteur privé. En outre, les procédures permettant aux acteurs du secteur privé d’obtenir ces financements sont trop lentes et complexes - c’est là l’un des talons d’Achille de l’Europe en Afrique, notamment face aux pays émergents. Un exemple parlant : six ans de discussions ont été nécessaires entre Africains et Européens pour développer une infrastructure ferroviaire qui relie Djibouti à Addis Abeba, sans succès... tandis qu’il n’a fallu que deux ans à la Chine pour construire les rails et faire rouler un train. L’UE doit s’atteler à faciliter l’accès à ses financements pour les entreprises africaines et européennes, qui sont les plus à même de créer des emplois sur le continent africain.
       
    • Dès 1970, la plupart des pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE se sont engagés à consacrer 0,7 % de leur RNB à l’aide publique au développement (APD). Cet objectif, aussi symbolique soit-il, axe les politiques publiques en matière d’APD sur les montants engagés plutôt que sur l’impact des projets financés. Afin de maximiser l’impact de l’APD versée par l’UE, cette dernière doit développer des outils destinés à diminuer le risque associé à l'investissement privé sur le continent africain, tels que des garanties. Dans ce cadre, les initiatives de finance mixte (“blending finance”), associant ressources publiques et privées, doivent être démultipliées.

    Nos propositions

    1
    Repenser le paradigme du partenariat UE-Afrique
    Détails

    Partager une vision commune du partenariat
    Centrer le partenariat UE-Afrique autour des 17 objectifs de développement durable (ODD). S’appuyer sur les ODD pour faire du partenariat UE-Afrique un espace de réciprocité et d’équilibre des échanges pour une meilleure appropriation par chacune des parties des enjeux nationaux, continentaux et mondiaux.
     
    Faire de l’environnement des affaires une priorité commune 
    Mettre en place une chambre arbitrale euro-africaine sur les litiges commerciaux, financiers et judiciaires qui touchent les entreprises européennes en Afrique et africaines en Europe.
     
    Miser sur les institutions pour renforcer les intégrations régionales et continentales
    Définir une feuille de route précise pour développer une relation forte de continent à continent entre l’UA et l’UE, au sein de laquelle cette dernière pourrait mieux partager son expertise d’intégration acquise au cours de ses 60 années d’existence. Cette feuille de route pourra notamment fixer le cadre :

    • des compétences renforcées de l’UA et de la définition de sa subsidiarité par rapport aux États membres et aux organisations régionales ;
    • de la stricte application par tous des règles régionales de tarification douanière et de libre circulation des biens, des personnes et des capitaux au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ;
    • du renforcement des capacités sectorielles prioritaires (agriculture, éducation, santé et infrastructures régionales) des instances régionales existantes.
    2
    Porter ensemble une ambition économique forte
    Détails

    Structurer une offre européenne sur les infrastructures 
    Bâtir une offre européenne intégrée publique/privée de déploiement d’infrastructures durables en Afrique en valorisant les avantages comparatifs européens (l’attention portée à la soutenabilité financière, à la qualité et au caractère durable, à la maintenance, ainsi qu’à l’accompagnement autour des projets sur la formation ou la gouvernance). La doubler d’une priorité : la rapidité d’exécution.
     
    Renforcer la valeur ajoutée produite en Afrique 
    Cibler des industries d’intérêt commun et construire un modèle d’ouverture graduée aux marchés mondiaux, afin d’accompagner et de faire grandir la création de chaînes de valeur africaines et de champions régionaux et in fine les soutenir dans leur stratégie d’export à l’international, particulièrement en Europe. Afin de stimuler et de développer l’écosystème productif national africain, mettre à jour conjointement une cartographie industrielle de l’Afrique, à partir du travail initié par le NEPAD, doublée d’une cartographie des compétences associées.
     
    Financer l’agriculture, soit 60 % des actifs africains 
    Augmenter le montant des financements dédiés aux petits agriculteurs et aux exploitations familiales notamment via l’appui aux coopératives et l’échange d’expertises avec les agriculteurs européens.

    3
    Employer des outils plus efficaces
    Détails

    Mobiliser davantage de ressources domestiques 
    Orienter davantage de financements vers la formation des administrations fiscales africaines et soutenir la coopération entre administrations fiscales africaines, notamment autour de la question de la disponibilité et de l’échange de données. Contribuer à la construction avec les Etats africains de projets de collecte de l’impôt grâce au déploiement d’outils numériques. Travailler aux côtés des Etats africains à des solutions fiscales et de protection sociale permettant une démarche flexible et graduée selon le degré d'insertion des acteurs économiques dans le secteur formel ou informel.
     
    Déployer une assistance technique efficace et ciblée 
    Réorienter et renforcer une assistance technique harmonisée de l’UE vers le secteur privé et l’amélioration de l’environnement des affaires, à travers la mise en place d’équipes mixtes Europe-Afrique pour éviter les biais culturels qui freinent la mise en place de bonnes pratiques.
     
    Appuyer le secteur privé, PME et ETI en priorité 
    Faciliter l’accès aux outils de financement européens pour les PME et ETI européennes et africaines en leur octroyant un accès simplifié. Accélérer le déploiement du Plan d’investissement extérieur (PIE) européen. Créer des chambres de commerce et d’industrie européennes dans les pays africains chargées d’animer le dialogue entre entreprises européennes et africaines et de diffuser l’information sur les financements européens, conjointement avec les délégations de l’UE.
     
    Recourir davantage à la finance mixte ("blending finance")

    Augmenter et cibler l’utilisation du "blending finance", associant ressources publiques et privées, sur la conception amont des projets, les financements en monnaie locale et les projets les plus risqués souvent délaissés par ce type de financement et pourtant susceptibles des plus forts effets d'entraînement sur l'économie. Mesurer et privilégier comme critère d’impact l'effet de levier sur le marché et d’entraînement sur la croissance et le développement.

    4
    La connaissance et le savoir, des préalables indispensables
    Détails

    Investir davantage dans la formation professionnelle
    Allouer des financements européens conséquents à la formation, en particulier à la formation technique (productivité pour le milieu agricole, agents de maîtrise dans l’industrie et les services) et à la formation des formateurs. Allouer une part substantielle de ces financements à la formation professionnelle des femmes, majoritaires dans des secteurs à fort potentiel (transformation agricole, petit commerce), et à la formation au numérique, qui garantit un accès à une meilleure information et permet de maîtriser des outils nécessaires. Co-construire avec les pays africains des référentiels de compétences communs pour la formation professionnelle favorisant l’acquisition, le partage des connaissances et le dialogue, qui répondent aux besoins spécifiques identifiés pour le pays ou le marché, que ce soit pour le secteur formel ou informel.
     
    Développer les acteurs de terrain et les maîtrises d’ouvrage de demain
    Cartographier, structurer et animer un réseau de nouveaux acteurs économiques, politiques et culturels africains. Accentuer l’effort financier dédié au renforcement des organisations, des compétences et de la gouvernance de ces structures.

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