On ne pourra faire abstraction d’un effort massif d’information et de communication sur les maladies, leur prévalence et les prises en charge existantes dont certaines sont très innovantes. Il faut sortir la psychiatrie de l’ombre, montrer ses réussites.
Sur quels leviers agir pour répondre au mieux aux besoins de prise en charge des jeunes ?
Même si la question des jeunes est particulièrement urgente, je pense qu’il est impératif d’avoir une réflexion globale pour relever les défis de la prise en charge.
Depuis des années, de très nombreux rapports font le même constat : la psychiatrie est le parent pauvre de notre politique de santé. On ne peut pas transformer une discipline et changer les pratiques sans vision stratégique forte. Pour transformer les prises en charge en psychiatrie, il faut investir dans la psychiatrie, lui donner les moyens d’écrire son avenir, en repensant son organisation, ses interactions avec les autres disciplines, en soutenant la recherche et l’innovation... Matignon de la psychiatrie, plan Marshall, plan d’urgence…, les noms changent mais le contenu est le même.
La psychiatrie a besoin d’une gouvernance plus stratégique, interministérielle et pluriannuelle dans ses quatre dimensions que sont la recherche, le soin, la formation et l’information. C’était le sens d’une de nos recommandations dans l’ouvrage Psychiatrie, l’état d’urgence, paru en 2018.
Pour conduire un tel chantier, nous avons besoin d’une volonté politique forte, au plus haut niveau comme ça a été le cas pour la sécurité routière, le cancer ou la maladie d’Alzheimer. Nous avons besoin d’une politique de santé publique ambitieuse, inscrite dans la durée et marquée de l’indispensable pluridisciplinarité sans laquelle la psychiatrie restera à part, à côté, et en fait hors du champ des politiques publiques.
Copyright : LOIC VENANCE / AFP
Ajouter un commentaire