Cet objectif a pourtant vocation à être renforcé pour respecter le nouvel objectif climat européen de - 55 % en 2030 décidé au niveau européen dans le pacte vert.
En revanche, Marine Le Pen se distingue de son adversaire par l’abondance de propositions électoralistes, tout particulièrement sur ce thème du pouvoir d’achat.
La mesure de la candidate visant à supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans en est une excellente illustration. En plus d’être coûteuse - près de 3,7 milliards d’euros par an selon les estimations de l’Institut Montaigne - et dénuée de tout fondement économique ou budgétaire, cette mesure risque de se heurter à une censure du Conseil constitutionnel. Elle contreviendrait en effet très probablement au principe de l’égalité des citoyens devant les charges publiques, (énoncé à l’article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789), et apparaît à ce titre, socialement injuste et peu acceptable. De même, la proposition de la candidate qui consiste à attribuer aux jeunes ménages un prêt de 100 000 euros à taux zéro - pris en charge par l’État après le troisième enfant - représenterait un coût pour les finances publiques de 12,6 milliards d’euros par an, avec un risque non négligeable de tensions à venir sur l’offre de logements.
Emmanuel Macron propose, quant à lui, de tripler le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA), dont le montant pourrait s’élever à 6000 euros maximum, contre 2000 euros aujourd’hui. Exonérée de charges sociales et défiscalisée, cette prime n’en constituerait pas pour autant une panacée : le risque d’effet d’aubaine et de substitution aux salaires est réel. À cet égard, le manque à gagner pour les finances publiques a été évalué par l’Institut Montaigne à environ 6 milliards d’euros. Au contraire, la proposition de création d’un "dividende salarié", visant à accroître le recours aux dispositifs d’intéressement et de participation ouvre la voie à des perspectives constructives sur ce sujet décisif du partage de la valeur ajoutée.
En matière de pouvoir d’achat, l’Institut Montaigne a estimé que les principales mesures de Marine Le Pen représentent un coût de plus de 30 milliards d’euros par an, contre 13 milliards d’euros par an pour celles d’Emmanuel Macron.
La différence entre les programmes de chacun des candidats est encore plus marquée sur la question des retraites, en témoigne le débat de l’entre-deux-tours de mercredi dernier.
Emmanuel Macron souhaite un report de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans, à 65 ans. Il a malgré tout récemment indiqué être ouvert à un repoussement moindre de l’âge légal - arrêt de la réforme en 2027, avec un âge de départ porté à 64 ans - et à une plus large concertation avec toutes les parties prenantes.
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