Il ne s’agit toutefois pas uniquement de défendre des intérêts économiques, mais aussi, pour ces acteurs issus de l’Ouest américain, de favoriser une vision du monde portée par les valeurs mêmes avec lesquelles la Californie a été fondée : un esprit frondeur et libertarien, largement la conséquence d’hommes et de femmes qui avaient choisi de s’établir dans ces régions reculées pour s’éloigner de l’esprit corseté des grandes villes de l’Amérique de l’Est.
Cet esprit libéral a plus tard été renforcé par la révolution conservatrice qui a emmené Reagan et Thatcher au pouvoir dans les années 80 ; "In this present crisis, government is not the solution to our problem", affirmait ainsi Reagan en janvier 1981 ; une idée qui rejoignit alors l’esprit de ceux qui, un siècle plus tôt, soutenaient les institutions centrales. Depuis lors, n’a cessé de se renforcer l'idée que les acteurs privés, en faisant usage de la technologie, pourraient se substituer avec profit aux fonctions généralement remplies par l’Etat et ses services publics.
Des transferts de souveraineté massifs à venir ?
Les coups de boutoirs sont répétés à différentes occasions et à fréquence régulière. L’un des plus célèbres d’entre eux se déroula lors d’un dialogue aux consonances dramatiques entre le FBI et Apple ; le premier souhaitant disposer des clés pour pouvoir lire les messages cryptés de l’iPhone d’un des deux terroristes ayant abattu 14 personnes lors de l’affaire de San Bernardino. Apple refusa de donner les clés de ses smartphones en invoquant les risques que cela faisait courir à la confidentialité des données de l’ensemble des clients d’Apple. A d’autres reprises, Apple se targua de défendre des droits fondamentaux, comme le droit à la confidentialité des conversations, pour s’opposer à l’Etat américain
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