Aujourd’hui, ce qui mine largement l’efficacité de ces politiques de rénovation énergétique, c’est le spécifique, dans la mesure où les corps de métiers, les bâtiments, les rénovations, les traitements administratifs ont chacun des critères très distinctifs. Au delà, il manque un accès aux données permettant de mettre en œuvre ces nouvelles approches, et évidemment les compétences adaptées pour construire ces dispositifs.
Dans les supply-chains qui, rappelons-le, sont responsables de près de 70 % de l’empreinte des environnements productifs, on pourrait faire de même. Selon la Commission européenne, entre 2000 et 2017, le taux de remplissage des camions dans l’espace de l’Union a crû de 14 % ; a-t-on jamais songé que cette augmentation ne peut avoir d’autre origine que celle des systèmes d’information, autrement dit d’Internet ? L’enjeu de demain est d'accroître largement leur résilience, de réduire l’empreinte environnementale de celles-ci en ayant un approvisionnement plus traçable.
La question des données
Au préalable, et c’est une évidence, si nous voulons pouvoir utiliser le potentiel du big data et des machines learnings, il faut des données, beaucoup de données. Or, il est étonnant d’observer combien la situation est différente d’un univers à l’autre. Dans certains domaines, comme le transport aérien, cela fait plus de vingt ans que les données ont été totalement "plateformisées". Les identifiants d’un avion, de ses paramètres de vol, nos réservations... Toutes ces données ont été normalisées au niveau mondial et sont partagées à cette échelle. Mais dans l’agriculture, c’est le contraire : la donnée est opacifiée, surtout parce que cela sert l’intérêt d’acteurs de rente. Régulièrement dénoncés par les associations de consommateurs et les syndicats de défense des agriculteurs, ils sont caractéristiques de marchés où des intermédiaires réussissent à créer des situations de rente, du fait même de l’opacité qui règne dans l’intermédiation de ce type de produit.
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