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L'offre des plateformes en ligne a depuis considérablement évolué qualitativement, singulièrement sur les plateformes dites de travail. Des sites comme Le Bon Coin, Indeed ou LinkedIn continuent de se comporter en "simples" intermédiaires. Mais les plateformes de mobilité et de livraison comme Uber, Deliveroo, Stuart ou encore Glovo et, dans une moindre mesure, les plateformes de freelances ou de jobbing ( Comet, StaffMe, JobbyPepper, etc.) sont beaucoup plus "interventionnistes" : elles fixent ou suggèrent parfois un tarif, permettent aux utilisateurs de se noter les uns les autres, fixent dans leurs conditions générales d'utilisation des règles strictes. Qu'elles l'aient ou non souhaité, elles sont devenues pour certains travailleurs un moyen essentiel, parfois le seul, d'accéder à des revenus.
Les enjeux de l’"interventionnisme" des plateformes
Cet "interventionnisme" soulève au moins trois problèmes.
Problème 1, le statut des plateformes
Le premier est celui du statut des plateformes : ni totalement "services de l'information numérique", au sens de la directive 98/34/CE, ni acteurs traditionnels, leur régulation ne va pas de soi. Dans sa communication de 2016, Un agenda européen pour l'économie collaborative, la Commission européenne notait en effet, "qu'une plateforme collaborative soit considérée ou non comme fournissant également le service sous-jacent devra normalement être établi au cas par cas. Plusieurs critères factuels et juridiques peuvent jouer un rôle à cet égard. Le niveau de contrôle ou d’influence que la plateforme collaborative exerce sur le prestataire de ces services aura en général une grande importance."
S'estimant protégées par la directive 98/34/CE, la directive 2000/31 sur le commerce électronique, la directive 2006/123 relative aux services dans le marché intérieur et l'article 56 du TFUE, les premières plateformes de VTC ont d’abord plaidé l’inapplicabilité à leur égard des législations nationales propres au transport public de personnes : le cas échéant, le respect de ces règles était l’affaire des chauffeurs indépendants eux-mêmes.
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