Simon est étudiant en sociologie et livreur à vélo. Le jour de sa majorité, Simon s’est immédiatement inscrit au registre des auto-entrepreneurs, afin d’obtenir au plus vite son numéro de SIRET. Il veut travailler vite, facilement, et surtout gagner de l’argent pour se payer des vacances d’été à l’étranger.
Michaël est chauffeur VTC. Il a été babysitter, assistant ressources humaines dans une entreprise technologique, formateur en relation client... Aujourd’hui il a 45 ans et conduit une berline.
Maria est UX Designer. Elle a un BTS en communication visuelle et une licence concepteur-réalisateur. Elle a été directrice artistique dans une start-up de communication digitale. À 28 ans, Maria a décidé de se mettre à son compte en trouvant ses clients sur une plateforme de freelances.
Trois profils, trois parcours différents mais un point commun : un désir d’autonomie et de liberté dans leur travail. Celui-ci est résumé en deux phrases : "je suis mon propre patron", "je travaille où je veux, quand je veux". Mais derrière l’indépendance et l’autonomie mises en avant, il y a un acteur clé : les plateformes. Leurs rôles : servir d’intermédiaires et assurer l’équilibre entre offre et demande. Pour cela, elles mettent en contact les utilisateurs et incitent les travailleurs à adopter certains comportements. Les utilisateurs de plateformes sont par exemple invités à travailler à certaines périodes, en échange de primes. Ils reçoivent des notes pour les motiver à offrir à leurs clients un service irréprochable.
Même si les travailleurs des plateformes ne sont que 200 000 en France, soit 0,8 % des actifs occupés, il convient de s’y intéresser rapidement tant les plateformes ont créé une nouvelle façon de trouver et d’exercer un travail et tant elles jouent déjà un rôle central pour certaines catégories de travailleurs. C’est pourquoi l’Institut Montaigne a engagé une enquête statistique inédite sur les coursiers à vélo (réalisée en ligne auprès de plus de 800 travailleurs de plateformes), 22 entretiens individuels ainsi que 3 focus groups, afin de comprendre les enjeux de ces nouvelles formes de travail, et proposer des solutions pour encourager un développement responsable des plateformes de travail à la demande, respectueux des intérêts des travailleurs et soutenable sur le long terme.