Enfin, l’implication croissante de la Turquie dans son voisinage constitue également une menace pour l’équilibre mondial, et en particulier pour l’Europe, notamment en Méditerranée orientale. Afin de se positionner en tant que puissance régionale, Ankara s’est aussi appuyée sur une augmentation importante de ses dépenses militaires (qui demeurent néanmoins bien inférieures à celles des pays précédemment cités) : malgré une baisse de 5 % entre 2019 et 2020, celles-ci ont connu une hausse de 65 % entre 2000 et 2019. À titre de comparaison, les dépenses militaires françaises n’ont augmenté que de 14,5 % depuis 2000.
Face à ce contexte marqué par le retour de la puissance militaire, il s’agit pour l’Europe, et notamment pour la France, d'investir davantage dans sa sécurité. Si le cap symbolique des 2 % - que la France atteint cette année grâce à la baisse de son PIB due à la pandémie - a peu de sens, cela passe néanmoins par la consécration de moyens importants à la défense.
Ne pas baisser la garde
Au lendemain de la Guerre froide, la menace semblait diminuer et les gouvernements successifs ont alors décidé de réduire progressivement l’effort national consacré à la défense. À partir de 2015 néanmoins, une nette dégradation de l’environnement stratégique, le durcissement des opérations militaires extérieures et la nécessaire protection sur le territoire national à la suite des attentats ont souligné le besoin de renforcer notre effort de défense. Cela a conduit à une actualisation à la hausse du budget de la défense, avec 3,8 milliards d’euros supplémentaires en 2015 par rapport à la trajectoire initiale, et 2,2 milliards d’euros en 2016.
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