Il faut une politique industrielle européenne, à l’égal d’objectifs tels que le climat ou la protection des consommateurs. Il fautencourager et non dissuader la formation de champions à l’échelle européenne. Les budgets européens doivent être augmentés – à commencer par un doublement (à 160 milliards d’euros) du budget de la recherche, mais aussi pour les réseaux d’énergie, de transport et de l’économie digitale. Il faut une vision européenne "analogue à celle de la mission américaine vers la Lune" en son temps.
Arrêtons-nous sur ce dernier exemple : plus que la création du réseau 5G, le BDI met en exergue un mouvement vers une "économie européenne à l’hydrogène". L’exemple est significatif car, s’il ne repose pas nécessairement sur un pilotage des développements industriels, il suppose un très fort investissement public initial dans des réseaux qui n’existent pas encore – donc une vision, et bien un choix de technologie à long terme de la part de la puissance publique. Entre les lignes, le BDI suggère que la mobilité électrique sera bientôt la bataille d’hier : la Chine l’a déjà gagnée, par son soutien à l’industrie des batteries, et par son investissement important dans les stations d’alimentation. Ce que le BDI suggère, c’est une initiative volontariste à l’échelle européenne pour la fabrication, le stockage et la distribution de l’hydrogène, carburant d’après-demain et successeur du pétrole et de l’électricité. On est très loin avec cette idée du marché comme seul arbitre. L’exemple est central. Il concerne le cœur de l’industrie de consommation allemande – l’automobile – et il implique aussi une prise de responsabilité politique et financière des Etats au moins aussi importante que ne le fut le Federal Highway Program américain en son temps.
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