La politique de lutte contre le terrorisme ne peut qu'être globale, elle doit pouvoir traiter de tous les aspects de la question, une fois le diagnostic établi et les causes réelles identifiées.
Agir avec sang-froid s'impose, ce qui ne veut absolument pas dire ne rien faire.
Souvenons-nous que depuis le temps que notre pays est confronté aux terrorismes de toutes natures, indépendantiste, séparatiste, extrémismes politiques, mais aussi étatique ou para-étatique, et maintenant islamiste, il a su s'adapter en permanence et répondre aux défis posés tout en conservant ses valeurs.
Méfions-nous de l'instantanéité supposément imposée par la société de communication.
Si l'on se place maintenant du point de vue des services spécialisés, ceux-ci n'ont cessé d'évoluer depuis une quinzaine d'années et continuent à le faire. Je profite de votre tribune pour rendre hommage à tous ces personnels policiers, militaires, civils, qui chaque jour donnent le meilleur d'eux-mêmes et qui savent que leurs succès seront considérés comme chose normale – ils font leur travail – mais leurs échecs systématiquement pointés du doigt quand ils ne seront tout simplement pas exclusivement considérés comme des failles voire des fautes !
Encore une fois, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais !
Pour conclure sur ce point, afin de crédibiliser la parole publique, si d'aventure cela s'avère nécessaire, c'est de sang-froid dont nous avons besoin, en évitant les surenchères verbales et propositionnelles comme à chaque fois que nous avons été confrontés à des attaques terroristes. En engageant toutes les forces vives du pays, en respectant profondément l'État de droit mais aussi en renouant avec les valeurs fondamentales de notre société et les aspirations légitimes de nos concitoyens : réussir sa vie tout en réussissant dans la vie !
La réponse au terrorisme doit-elle (et peut-elle) être imaginée au niveau européen ?
Comme je l'ai déjà précisé, le terrorisme islamiste menace aujourd'hui tous les pays et sur tous les continents.
De fait, les services en charge de la lutte antiterroriste ont depuis longtemps compris que la coopération était indispensable pour une meilleure efficacité de chacun d'entre eux.
Alors que les sources de ces menaces se trouvent parfois à l'étranger, il est impératif que les échanges existent et qu'ils soient les plus exhaustifs possibles.
Je peux vous affirmer que la coopération avec nos principaux alliés mais aussi bien avec d'autres acteurs étrangers est totale. Elle se fait à différents niveaux : organisations internationales comme l'OTAN, Union européenne – je vais y revenir -, mais aussi bilatéralement.
À titre d'exemples, me vient tout naturellement à l'esprit la très forte coopération de nos services avec leurs homologues américains – absolument majeure et prioritaire –, mais aussi marocains, algériens, tunisiens, russes ...
S'agissant de l'Union européenne, ses États membres sont des partenaires essentiels, car au-delà des traités nous partageons les mêmes frontières (Schengen en particulier), nombre d'outils juridiques (fichiers, mandat d'arrêt européen...) mais aussi d'organisations à l'image d'Europol, sans oublier l'importance des instances bruxelloises dans les domaines de coopération de police et de justice.
Nous partageons également les mêmes valeurs et une longue histoire commune avec certains pays, de lutte victorieuse contre le terrorisme. Souvenons-nous du combat mené avec nos camarades espagnols afin de vaincre l'ETA, de même de l'aide que nous avons pu apporter à nos amis britanniques confrontés au terrorisme irlandais.
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