Depuis les crises financières et bancaires de 2008-2011, le sujet des "classes moyennes françaises" cristallise les débats et fait figure d’incontournable dans les discours politiques. Qu’en est-il vraiment ?
Alors que les grandes puissances adoptent désormais le langage de la sécurité économique, cette note identifie cinq grands enjeux stratégiques qui méritent d’être placés au cœur des débats.
L'Europe doit agir rapidement pour assurer sa sécurité économique face aux menaces actuelles. La Commission européenne a proposé des mesures défensives, mais des débats persistent sur la meilleure approche. Comment l'Europe peut-elle coordonner efficacement ses actions pour garantir sa sécurité économique, et quel rôle joue la coopération internationale dans cette stratégie ?
La montée des partis nationaux-populistes pose un défi pour l'avenir de l'UE. Quelle influence réelle ces partis peuvent-ils exercer sur les politiques européennes et quelles sont leurs visions divergentes de l'avenir de l'UE ?
Le lundi 26 mars, l’Institut Montaigne recevait Yaël Braun-Pivet, députée, présidente de la Commission des Lois, Nicolas de Tavernost, président du directoire du Groupe M6 et Jean-Marie Delarue, ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté pour un échange autour du rapport Travail en prison : préparer (vraiment) l’après, paru en février dernier. Les échanges étaient animés par Blanche Leridon, responsable des opérations à l’Institut Montaigne.
Retrouvez les quatre points à retenir de cette matinée.
Le discours d’Emmanuel Macron à l’ENAP (école nationale d’administration pénitentiaire) et sa visite de la prison de Fresnes au début du mois de mars marquent un tournant dans l’appréhension de la question carcérale. Ce changement, qui intervient après la grève des surveillants pénitentiaires de janvier, concerne également les Parlementaires, qui, dès septembre 2017, s’étaient rendus en détention pour des visites surprises d’établissements. Il en est ressorti un élément fort, mis en évidence par la présidente de la Commission des Lois : la thématique carcérale a été abordée de manière profondément transpartisane, nourrissant l’espoir que les propositions à venir puissent faire consensus et représentent une avancée pour les prisons françaises.
Les politiques pénale et carcérale françaises souffrent de plusieurs maux : l’absence d’indicateurs ou de données statistiques, pourtant nécessaires à leur évaluation ; la surpopulation carcérale, qui met l’accent sur la lutte contre les évasions ou les violences et non sur la prévention de la récidive ; l’architecture pénitentiaire (nos prisons sont souvent mal localisées, difficilement accessibles et matériellement peu adaptées au travail en prison). Enfin, la réalité actuelle du travail en prison ne permet pas encore de lever les barrières à la réinsertion (faible qualification des détenus, mauvaise maîtrise des rudiments nécessaires à l’employabilité - comme la rédaction d’un CV -, etc.).
Seuls 29 % des détenus travaillent. En plus d’une rémunération faible, le travail en prison se caractérise par des tâches peu qualitatives. Il est temps de favoriser un travail qui soit bénéfique et formateur pour la personne détenue. A ce titre, les conclusions du rapport rendu le 21 mars par la Commission des Lois sur les conditions de détention rejoignent celles du rapport de l’Institut Montaigne. Une plus grande continuité entre le “dedans” et le “dehors”, l’introduction du numérique, le respect du salaire minimum de référence, le passage d’une rémunération à la pièce à une rémunération horaire ou une plus grande inscription des établissements pénitentiaires dans leur écosystème et les filières économiques locales sont autant de pistes susceptibles de valoriser et de développer le travail en prison.
La croyance selon laquelle plus il y a de gens en prison, plus la société est protégée, est encore vivace en France. Or le sujet n’est évidemment pas là. La prison doit, d’abord et avant tout, cesser de produire des récidivistes. Si les débats sur le rôle de la prison sont encore sensibles, la société française est de plus en plus consciente qu’il est dans l’intérêt de tous de s’emparer autrement de la question carcérale. C’est en fédérant toutes les forces et tous les acteurs (administration pénitentiaire, surveillants, entreprises, citoyens) que la France pourra espérer de sa prison qu’elle prépare (vraiment) l’après.