Le sujet du prix du carbone est aujourd’hui omniprésent : taxes, marchés, réglementations... Si les émissions de gaz à effet de serre ont été réduites de 2,4 % en 2019, la décarbonation des activités humaines s’effectue encore à un rythme largement insuffisant. Pour respecter les engagements de l’Accord de Paris, il aurait ainsi fallu atteindre un rythme de -11,7 % par an. Sur ce sujet, et même si des efforts conséquents restent à faire, l’Union européenne ouvre largement la voie, à travers la mise en place de son système communautaire d’échange de quotas d’émission, le plus étendu au monde.
Au niveau individuel, et face à la nouvelle donne réglementaire et climatique, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se doter de mécanismes de tarification interne du carbone, avec pour objectif l’atteinte de leurs objectifs climatiques et la réduction de leur exposition au risque carbone. En 2021, plus de 2 000 entreprises dans le monde utilisaient ou comptaient mettre en place, sur un horizon de deux ans, un prix interne du carbone, soit 80 % de plus qu’en 2015. Cependant, même les entreprises qui ont adopté ce dispositif à date continuent de faire face à des questions structurantes, notamment sur ses perspectives d’évolution et sur son pilotage.
Sur la base d’une série d’entretiens réalisés auprès d’entreprises françaises et d’un questionnaire soumis à une vingtaine d’entreprises, l’Institut Montaigne offre un aperçu de la diffusion de cette pratique en France. En outre, le rapport formule cinq recommandations, qui visent à aider les entreprises désireuses de se doter de cet outil à identifier et appliquer un prix interne du carbone le plus efficace possible pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.
Ce travail s’inscrit dans la continuité de la note publiée en juin 2020 par l’Institut Montaigne, Dividende carbone : une carte à jouer pour l’Europe, qui posait déjà les bases des actions à mener pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.