Évolution des technologies numériques : les arbitrages encore possibles

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Évolution des technologies numériques : les arbitrages encore possibles

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Directrice générale

Marie-Pierre de Bailliencourt est Directrice générale de l'Institut Montaigne. L’essentiel de son parcours est orienté sur la stratégie, l’opérationnel et l’international dans des environnements publics et privés à forts enjeux technologiques et géopolitiques.

Les avancées technologiques actuelles portées par la révolution numérique bouleversent profondément l’ordonnancement du monde et des relations humaines : calcul numérique, méga-plateformes, réseaux sociaux, intelligence artificielle. Ces transformations se sont imposées à nous par les nouveaux usages qu’elles procurent, au point d’être désormais indispensables à nos vies publiques et privées. Cependant, nous ne maîtrisons plus guère leur origine, leur fonctionnement et leurs effets. Contrôlées par quelques acteurs essentiellement américains et chinois, échappant à toute réglementation étatique par leur envergure et leur puissance économique, ces technologies dessinent une nouvelle cartographie des rapports de force et redéfinissent tant la géopolitique mondiale que l’intimité des relations humaines. Par elles, nous sommes entrés dans une ère d’incertitude radicale.

Réguler les excès sans se priver des bénéfices. Tout l’enjeu consiste à trouver le point d’équilibre entre les opportunités et les risques. En tant que Français et Européens, il nous faut désormais choisir nos combats car il nous est impossible de les mener tous et de prétendre à une autonomie souveraine lorsque 90% de nos données sont hors de notre contrôle et que les financements mobilisés sont infimes en comparaison des investissements américains et chinois. Loin de reproduire avec des décennies de retard et à moindres moyens les technologies aujourd’hui conquérantes, il nous faut identifier les technologies clés pour lesquelles nous avons encore un avantage compétitif et un intérêt sécuritaire et développer en propre certains usages critiques à haute valeur ajoutée.

Aux enjeux de compétitivité pourront alors s’adjoindre des enjeux de souveraineté dans une logique de compromis technologiques stratégiques – entre dépendances assumées et autonomie précieusement cultivée.

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Note d'enjeux
(48 pages)

Cohésion sociale

Compétitivité économique

Efficacité de l'État

Coopérations internationales

Évolution des technologies numériques : les arbitrages encore possibles