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26/04/2011

Échec scolaire : "Grande cause nationale 2012" ?

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Échec scolaire :
 Maylis Brandou
Auteur
Directrice adjointe

A un peu moins d'un an jour pour jour de l'élection présidentielle de 2012, l'Institut Montaigne se réjouit de la proposition de loi déposée par Xavier Breton et 130 autres députés le 13 avril 2011 visant à déclarer le refus de l’échec scolaire "Grande cause nationale 2012".

Citant le rapport Vaincre l’échec à l’école primaire de l’Institut Montaigne (www.assemblee-nationale.fr), l’exposé des motifs débute comme suit : " Le premier enjeu d’une grande cause nationale consacrée au refus de l’échec scolaire est de permettre une prise de conscience générale quant à la réalité de la situation et à sa gravité. L’opinion publique pense en effet sincèrement que l’école primaire fonctionne bien et qu’elle remplit correctement son rôle. Or, malgré la compétence et le dévouement des enseignants, l’échec scolaire existe, il se développe en France et la situation devient même très préoccupante."

Depuis la parution de son rapport en avril 2010, l’Institut Montaigne s’efforce de faire la pédagogie des conséquences dévastatrices de l’échec scolaire auprès de l’opinion comme des décideurs publics. Le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française (CLCF) présidé par Jacques Attali avait d’ailleurs fait de l’échec scolaire un de ses grands chantiers de long terme en proposant notamment de "lutter contre l'échec scolaire et l'illettrisme à l'école primaire".

Convaincu de la nécessité de faire de la lutte contre l’échec scolaire une priorité nationale, l’Institut Montaigne rappelait encore en décembre 2009, au moment de la publication des résultats PISA 2009, qu’il était "temps que le consensus national qu’est devenue ces derniers mois la nécessité de tout mettre en œuvre pour vaincre l'échec scolaire soit relayé par une volonté politique." (Lire à ce sujet notre tribune pour L’Etudiant.fr)

Recoupant les constats dressés dans le rapport de l’Institut, les députés concluent :

"Les conséquences de l’échec scolaire sont dramatiques, pour tous ceux qui en souffrent personnellement, et au plan collectif en raison des ravages sociaux et du coût économique que ce désastre fait peser sur la société.

Il n’est plus acceptable que l’école, l’un des piliers de notre République, fondement même de l’avenir de notre Nation, ne parvienne plus à corriger l’inégalité des chances entre les élèves issus de milieux sociaux différents. Ainsi 78 % des enfants de catégories sociales "dites favorisées" accèdent au baccalauréat contre seulement 18 % pour les enfants d’ouvriers ou d’inactifs. Notre système scolaire est donc non seulement inefficace, il est aussi injuste.

Il est temps que le refus de l’échec scolaire sorte de l’ombre et devienne une exigence partagée et érigée en Grande cause nationale. Ce serait un message fort d’encouragement et de reconnaissance pour toute la communauté éducative.

Alors que l’année 2012 sera marquée par le débat lié aux scrutins présidentiel et législatif, la dimension de Grande cause nationale permettrait ainsi l’expression d’une volonté politique forte, préalable indispensable, à l’adoption de mesures concrètes pour mettre un terme à cette spirale. Car dans ce domaine, comme dans d’autres, il n’y a pas de fatalité : pour relever le défi de la réussite scolaire pour tous, il faut d’abord une ambition nationale et des changements de méthode."

L’Institut Montaigne soutient la proposition de loi déposée à l’assemblée nationale dont l’article 1er stipule "le refus de l’échec scolaire est déclaré Grande cause nationale 2012."

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