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25/06/2008

Assurance maladie : le déficit n’est pas une fatalité !

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Le déficit de l’Assurance Maladie, c’est un peu comme l’hiver : chaque année, on sait que peu ou prou, il sera au rendez-vous ! Mais la petite nouveauté cette année, c’est que le directeur de la CNAM fait l’effort d’innover pour y remédier sérieusement.

Son idée ? Instaurer un ticket modérateur médicaments pour les assurés relevant d’une ALD (Affection Longue Durée). Les assurés remboursés à 100 % ne le seront plus qu’à 35 % sur certains médicaments, la différence étant prise en charge par les assurances complémentaires (mutuelles et compagnies d’assurances) qui se voient ainsi confortées dans le rôle qu’on leur a jusqu’à présent assigné : celui de supplétifs disciplinés et aveugles de l’Assurance Maladie obligatoire.

Quant aux assurés, ceux qui ont souscrit à une assurance complémentaire, ils seront mis à contribution à travers l’augmentation des cotisations. Ceux qui n’en disposent pas en revanche, seront contraints de payer de leur poche.

Cette mesure prise isolément n’est pas dénuée de tout intérêt. Le problème, c’est qu’elle s’inscrit dans un système qui, lui, manque totalement de cohérence et qui se révèle incapable d’atteindre, depuis plusieurs années, le point d’équilibre financier. Ce qui valide le constat opéré depuis l’origine par l’Institut Montaigne : le système français d’assurance maladie est à bout de souffle ; c’est pourquoi, si bonnes soient les mesures prises ça et là, le rafistolage ne suffit plus. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est un changement systémique, de paradigme.

Nous ne sommes donc pas condamnés à voir le déficit de l’Assurance Maladie se creuser… pour peu que l’on s’en donne les moyens et que l’on considère avec sérieux les deux pistes suivantes :

  • la mise en place d’un bouclier sanitaire : au-delà d’un certain seuil, les dépenses de santé rentrant dans le champ de l’assurance maladie obligatoire seraient prises en charge intégralement par la solidarité nationale ;
  • l’articulation de ce bouclier avec une gestion appropriée du risque maladie, telle que nous l’avons proposée en mars dernier dans l’Amicus Curiae Réinventer l’Assurance Maladie.

Pour en savoir plus, je vous invite à vous y référer.

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