Si la consommation d’énergie globale baisse, la consommation électrique sera probablement soutenue par les besoins du transport ainsi que par les besoins croissants issus du numérique. L’avenir pourrait être marqué par un poids croissant de l’électricité dans la consommation globale et, de fait, la PPE devrait orienter la production vers un mix renouvelable/nucléaire dans des proportions respectant celles établies dans la LTECV.
Les progrès techniques et la baisse du coût de stockage de l’électricité ouvrent de nouvelles perspectives pour stocker l’énergie renouvelable, intermittente par nature. Quelles seront les conséquences de ces progrès pour les entreprises, les citoyens ou les collectivités ?
La croissance du marché du véhicule électrique et l’émergence des giga factories permettent d’anticiper une baisse du coût du stockage batterie. La barre des 100 dollars/kWh devrait être franchie en 2025 (aujourd’hui 200 dollars) et il est vrai que cela changera la donne à terme en donnant de la flexibilité au réseau. Pour autant, les mettre en œuvre avant d’avoir épuisé les ressources des autres solutions de flexibilité (entre autres, celle de l’effacement qu’utilisent déjà les industries électro-intensives) n’a pas de sens économique. Les énergéticiens considèrent que le stockage ne deviendra nécessaire qu’au-delà de 30 à 40 % d’insertion d’énergies renouvelables intermittentes. Dans les faits, la baisse du coût des batteries dues à l’électrification du transport pourrait converger avec l’augmentation du taux d’EnR (Enrichissement and reprocessing, techniques de production d’énergie dont la mise en œuvre n’entraîne pas l’épuisement de la ressource initiale) et fournir une solution économiquement soutenable pour la deuxième partie de la prochaine décennie. Il est aussi envisageable de réaliser le couplage des batteries de véhicule électrique au réseau, soit sous forme unidirectionnelle de smart charging sur signal tarifaire, ou sous forme bidirectionnelle de soutien au réseau. Dans ce cas en particulier, les consommateurs (au sens large du terme) deviendront des acteurs effectifs du système électrique. En cela, le stockage ne fera qu’étendre le fait déjà actuel que le consommateur, à travers le numérique, peut mieux maîtriser sa consommation.
Où en est l’Union européenne dans la course à la technologie de stockage d’énergie ? Que peut-elle faire pour concurrencer les géants chinois et américains ?
La crainte aujourd’hui est de voir se reproduire dans le domaine des batteries ce qui s’est produit dans le domaine photovoltaïque. Les choses sont différentes car le marché driver du stockage est le transport et l’Europe est très présente sur ce secteur avec un poids voisin que ceux des chinois et américains.
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