La différence réside dans certains critères intégrés ou non dans les réformes proposées par les candidats : ainsi, Marine Le Pen revient sur l’âge de départ mais module celui-ci selon les tranches d’âge (la réforme proposée s’appliquera dans sa totalité pour les personnes entrant dans la vie avant 20 ans et ne s’appliquera pas pour celles débutant leur cotisation après 25 ans), ce qui réduit le coût de la réforme, et revalorise le minimum vieillesse à hauteur de 1000 euros. Jean-Luc Mélenchon applique ce nouvel âge de départ à l’ensemble des actifs qui auront cotisé 160 trimestres, revalorise le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté (1041 euros) et le MICO (minimum contributif) pour des carrières complètes à 1400 euros. Fabien Roussel accompagne sa mesure d’âge d’une revalorisation des pensions, désormais fixée à 75 % du revenu net d’activité sur la base des dix meilleures années, et prévoit également qu’aucune pension ne pourra être inférieure à 1200 euros net.
Les candidats prônant un recul de l’âge légal de départ figurent à droite du spectre politique.
Emmanuel Macron propose de relever l’âge de départ à la retraite à 65 ans progressivement en neuf ans, à horizon 2032, tout en mettant en place des exemptions afin de prendre en compte la pénibilité et les carrières longues. Sa réforme prévoit également une revalorisation des retraites les plus modestes à 1100 euros par une revalorisation importante du minimum contributif, permettant un minimum de retraite pour une carrière complète. Cette mesure prendrait également en compte les questions de travailleurs "victimes de l’usure professionnelle" afin qu’ils puissent partir à 62 ans, et les travailleurs handicapés à 55 ans. Enfin, les régimes spéciaux seraient supprimés uniquement pour les nouveaux entrants à partir de 2023. Une telle réforme permettrait d’économiser 18,0 milliards d'euros à l’horizon 2032, et environ 7,7 milliards d'euros par an en 2027.
Eric Zemmour envisage d’augmenter l'âge légal de la retraite à 64 ans progressivement d'ici à 2030 et d’aligner les différents régimes entre public et privé, avec un système de "bonus-malus" pour éviter les licenciements des seniors. Une telle mesure représenterait une économie de 10,7 milliards d’euros par an.
Valérie Pécresse souhaite repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, avec des exemptions pour les situations de pénibilité et de carrières longues. Elle prévoit également une revalorisation des retraites les plus modestes au niveau du Smic net par une revalorisation importante du minimum contributif. Cette réforme représenterait un gain de 16,2 milliards d'euros par an en 2030, et d’environ 7,5 milliards d'euros en 2027.
À noter que le Conseil d’Orientation des Retraites estime qu’en 2030, l’âge moyen conjoncturel de départ sera déjà proche de 63,5 ans toutes choses égales par ailleurs, en raison de la hausse de la durée d’assurance requise pour le taux plein et du report de l’âge d’annulation de la décote (de 65 à 67 ans), conjuguée avec des entrées plus tardives sur le marché du travail pour les générations qui prendront leur retraite d’ici 2040.
Revaloriser les petites retraites, un consensus global
Une autre tendance à souligner, partagée par les candidats de tous bords, est celle de la revalorisation des pensions de retraite, et plus précisément celles des populations précaires.
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