La réforme des retraites trouve son origine dans la campagne présidentielle de 2017, pendant laquelle ses grandes lignes ont été précisées, avec ensuite l’engagement réitéré de ne pas modifier l’âge légal de départ en retraite. En septembre 2017, Jean-Paul Delevoye est nommé haut-commissaire à la réforme des retraites ; une concertation est alors engagée avec les partenaires sociaux. Le rapport remis en juillet 2019 au Premier ministre consacre d’importants développements liés à l’organisation du futur régime et à ses principes, mais demeure très général quant à ses implications financières, ce qui lui est reproché pendant l’examen des 65 articles du projet de loi.
Tout d’abord, il convient de rappeler que le système de retraites français est l’un des plus généreux des pays de l’OCDE, avec comme caractéristiques principales :
- l’âge effectif de départ en retraite est de 62,7 ans1 (contre plus de 65 ans dans la plupart des pays de l’OCDE) ;
- le taux de remplacement est de 60 %2 (contre moins de 50 % en moyenne dans l’OCDE) ;
- le taux de pauvreté des retraités français est l’un des plus bas au monde (7 % vs 13,4 % dans la zone euro)3.
Il y aujourd’hui 16 millions de retraités d’au moins un régime de retraite français, de l’ordre de 200 000 nouveaux retraités chaque année, plus de 330 milliards (Md€) de dépenses chaque année, dont de l’ordre du tiers par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV).