La convention rendra ses conclusions en janvier 2020. Le gouvernement est attendu au tournant et devra montrer qu’il prend en compte les propositions de la convention, que cela se fasse via un référendum ou par un autre biais. Le risque est en effet de perdre la confiance des citoyens, un an et demi après le début de la contestation des gilets jaunes : contestation qui, rappelons-le, témoigne de l’incapacité de l’exécutif à faire accepter une hausse de la taxe carbone.
Quel leadership de la France à l’international ?
Après avoir annoncé leur volonté de se retirer de l’accord de Paris sur le climat en juin 2017, les États-Unis ont enclenché leur retrait de l’accord le 4 novembre dernier. Ce retrait, évidemment regrettable puisque les États-Unis sont le deuxième pays le plus émetteur de CO2 après la Chine, ne sera néanmoins effectif qu’au lendemain des élections américaines en novembre 2020. Il se pourrait donc, si Donald Trump n’est pas réélu à la tête du pays, que le prochain président américain demande de réintégrer l’accord. Il y a néanmoins urgence à agir si l’on veut pouvoir atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris, à savoir contenir l’élévation de la température moyenne de la planète en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
"Sur le climat, il n’y a pas de plan B car il n’y a pas de planète B" déclarait Emmanuel Macron en juin 2017 à la suite de la déclaration de Donald Trump. Quelle a été, depuis, son action aux niveaux à la fois européen et international ?
Il faut le reconnaître, la France est en effet, depuis la COP21 de décembre 2015, très présente sur la scène internationale. Le sommet du G7, qui eût cette année lieu à Biarritz, en est la preuve : centré autour des questions d’inégalités, il fut pourtant l’occasion pour le Président français de rappeler l’urgence d’agir pour la protection de l’environnement, alors que les images de la forêt amazonienne en feu faisaient le tour de la planète. C’est à la suite des efforts français que le G7 a annoncé débloquer 20 millions de dollars pour venir en aide aux pays concernés. Emmanuel Macron a par ailleurs accueilli le Premier ministre indien Narendra Modi, quelques jours avant et pendant le sommet à Biarritz, prenant ses homologues du G7 par surprise. Ce fut notamment l’occasion pour eux de discuter de protection de la biodiversité et d’émissions de GES. En effet l’Inde, quatrième émetteur de CO2 après la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et avant la Russie, fait face à de nombreux défis. Bien que le pays veuille investir massivement dans les énergies renouvelables, le charbon représente toujours une grande part du mix énergétique indien et les infrastructures nécessaires sont encore à construire.Emmanuel Macron ne s’est pas arrêté là. Le 6 novembre, lors d’une visite d’État en Chine, le Président français a signé l’Appel de Pékin sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique avec son homologue Xi Jinping. Ils y réaffirment leur "ferme soutien" à l’accord de Paris et "leur forte détermination à améliorer la coopération internationale sur les changements climatiques pour assurer une mise en œuvre de l’accord totale et efficace".
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