Le 1er octobre est une journée chargée sur le front de la lutte sanitaire : le Premier ministre, Jean Castex, reçoit les maires et présidents de métropole de Paris, Lyon, Lille, Grenoble et Toulouse, accompagnés des directeurs généraux des Agences régionales de santé, et des préfets de département, avant que le ministre de la Santé, Olivier Véran, n’annonce l’évolution du dispositif, et d’éventuelles nouvelles restrictions, à 18h. Plus que jamais, la lutte contre le virus est donc "territorialisée", comme le répète l’exécutif depuis l’été. Mais quels sont les enjeux de cette déclinaison de la lutte sanitaire sur le plan local, et les conditions de sa réussite ?
Territorialiser, pour quoi faire ?
Le dialogue avec les acteurs des territoires est bien sûr essentiel pour l’acceptabilité des décisions sanitaires, et c’est l’enjeu premier des entretiens prévus entre le Premier ministre et les exécutifs des grandes villes. L’exemple marseillais montre toute la difficulté, pour les exécutifs locaux, d’endosser des décisions largement impopulaires au sein de la population, et le danger de voir l’effet de ces mesures sapé par des messages politiques contradictoires. Or, plus que les mesures de restrictions en elles-mêmes, c’est l’effet signal qu’elles produisent qui peut avoir un effet sur les comportements, et donc sur l’évolution de la circulation du virus.
Mais le rôle des acteurs locaux va plus loin qu’un simple soutien à des mesures sanitaires de nature administrative, quelle que soit l’instance qui en porte, in fine, la responsabilité. Il ne s’agit pas seulement d’adapter une panoplie de mesures pré-déterminées au niveau de la circulation locale du virus, mais de s’adapter à un virus qui frappe de manière très ciblée, territorialement et socialement, et qui réclame, en retour, une action pilotée au plus près du terrain, avec une connaissance fine des réalités sociales d’un territoire. Qu’il s’agisse de la surmortalité observée en Seine-Saint-Denis, ou de l’expérience estivale de la Mayenne, confrontée à l’irruption du virus dans un de ses quartiers populaires et dans un foyer de migrants, tous les retours d’expérience montrent la dimension sociale de l’exposition au virus, et la nécessité d’une réponse locale guidée par les acteurs de terrain.
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