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19/12/2014

110 milliards d’euros : le coût annuel des maladies mentales en France

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110 milliards d’euros : le coût annuel des maladies mentales en France
 Institut Montaigne
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Tribune de Lucie Piolot, chargée d'études à l'Institut Montaigne, parue dans le Figaro magazine, le 19 décembre 2014

Les maladies mentales sont des pathologies complexes dont les causes et les mécanismes sont encore largement méconnus. Elles touchent une personne sur cinq chaque année, soit près de 12 millions de Français. Leur dépistage et leur prise en charge restent très largement insuffisants dans notre pays : par exemple, dans le cas des troubles bipolaires, il s'écoule huit à dix ans entre le début des troubles et le diagnostic. Rappelons enfin que les maladies mentales sont l'une des premières causes d'invalidité et d'arrêts maladie de longue durée et qu'elles deviendront la première cause mondiale de handicap dans le monde en 2020.


Leur prévalence et leur gravité justifient à elles seules que l’on fasse d’elles un enjeu majeur de santé publique. Depuis quelques années, des arguments de nature économique s’ajoutent à cette thèse pour souligner que les maladies mentales, en plus de leurs conséquences personnelles dramatiques, ont un impact économique majeur.
 
Ainsi, selon une estimation réalisée en 2007 en France, les coûts associés aux maladies mentales atteignaient un total de 109,2 milliards d’euros par an, soit 5,8 % du PIB, liés à la fois aux dépenses médicales et médico-sociales, à la perte de productivité ainsi qu’à la perte de qualité de vie.

Si ces maladies coûtent cher, on estime que le retour sur investissement dans la recherche en psychiatrie est un des plus élevés de toutes les pathologies. Or l’insuffisance des moyens consacrés à la recherche en psychiatrie est criante en France, où seuls 2 % du budget de la recherche biomédicale y sont consacrés - contre 7 % en Grande-Bretagne et 11 % aux Etats-Unis. Il est de notre devoir collectif d’encourager les pouvoirs publics à se saisir de cet enjeu pour faire de la lutte contre les maladies mentales une priorité de santé publique et l’inscrire dans une stratégie nationale de prévention.
 

Voir l’étude de l’Institut Montaigne et de la Fondation Fondamental : Prévention des maladies psychiatriques : pour en finir avec le retard français, octobre 2014.

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