Dans ses premières déclarations, Ebrahim Raïssi a fait part de sa volonté de l'Iran de coopérer avec tous les pays, en particulier ses voisins, il a appelé les États-Unis à respecter leurs engagements et exclu toute remise en cause du programme balistique iranien et du soutien de Téhéran aux milices chiites du Moyen-Orient, relève le site al-Monitor. Cette prise de position douche les espoirs de l'administration Biden de prolonger les négociations de Vienne sur le JCPoA par des discussions sur l'influence régionale de l'Iran. "L'élection de Raïssi signifie la poursuite du soutien iranien aux acteurs non-étatiques de la région, comme le Hamas, le Jihad islamique palestinien, les Houthis au Yémen, les unités de mobilisation populaires en Irak et le Hezbollah au Liban", conclut Gulfnews.
Le dialogue entamé entre Riyad et Téhéran devrait se poursuivre
Ebrahim Raïssi a reçu des messages de félicitations de tous ses voisins, à l'exception de l'Arabie saoudite, note Newsweek. Il s'est néanmoins voulu optimiste sur le dialogue avec Riyadh, soulignant que, "du côté de la république islamique, il n'y avait aucun obstacle à la réouverture des ambassades et à la reprise des relations". Les discussions ont été initiées par les deux parties elles-mêmes sans pression de l'extérieur, ce qui augmente leurs chances de succès, selon Gulfnews. L'illusion d'un renversement du régime de Téhéran s'est estompée, Riyadh mise sur une coexistence avec l'Iran, en proie à de grandes difficultés économiques, de nombreux contentieux séparent néanmoins les deux capitales, le Yémen étant le plus pressant, souligne Newsweek. Raïssi a appelé les Saoudiens à y cesser leur intervention, rapporte al-Monitor. Le Yémen n'a jamais été prioritaire pour l'Iran, comme il peut l'être pour l'Arabie saoudite, Téhéran a utilisé les Houthis pour accentuer la pression sur Riyadh et, en contrepartie du retrait de son soutien, attend des concessions ailleurs, au Liban par exemple sous la forme d'un nouveau partage du pouvoir, avance Gulfnews.
Au cœur de luttes d'influence, l'Irak tente de retrouver des marges de manœuvre
En visite en Irak en février, Ebrahim Raïssi avait souligné qu'il "n'y avait pas de pays plus proche de nous que l'Irak", étroitement lié à l'Iran sur les plans économique, politique (Alliance Fatah au parlement) et militaire (milices chiites), note Juan Cole. L'Irak est aussi un terrain d'affrontement entre l'Iran et Washington, l'aviation US vient d'effectuer des frappes visant des milices pro-iraniennes à la frontière avec la Syrie en représailles à des attaques contre les forces américaines en Irak. C'est près de l'aéroport de Bagdad que le général Soleimani a été tué par un drone US, rappelle la FAZ, qui cite l'opinion de "diplomates" selon lesquels l'influence de son successeur sur les différents groupes chiites pro-iraniens est moindre. Après les manifestations anti-iraniennes de 2019 et la disparition de Qassem Soleimani en 2020, les dirigeants iraniens ont vu leur influence diminuer en Irak, analyse le National Interest.
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