Diplomatie cynique
Pour intimider ses adversaires, la Russie met également en avant la cohérence cynique de sa diplomatie. Oui elle vend des armes à Myanmar et elle en est fière. Elle n'hésite pas à afficher son soutien aux militaires birmans, ostracisés par la majorité de la communauté internationale, depuis leur coup d'État. Moscou met en avant aussi sa contribution à la lutte contre le terrorisme : en Syrie par exemple où la Russie a "supprimé" au moins deux cents combattants islamistes grâce à ses raids aériens.
Pour autant l'habileté tactique de Poutine, incontestable, peine à masquer l'absence d'une stratégie digne de ce nom et les contradictions profondes qui caractérisent son action. La Russie a beau s'agiter elle n'a pas les moyens - sauf au niveau des armes nucléaires, pas très utilisables - de jouer dans la cour des deux autres grands. Plus encore, et il faut le répéter, la Chine constitue la seule menace réelle pour la Russie. Mais l'intérêt à court terme du régime russe et celui à long terme du pays ne coïncident pas. L'avenir de Poutine est à l'Est du côté du "despotisme oriental". L'avenir de la Russie est à l'Ouest, ne serait-ce que pour équilibrer les masses démographiques chinoises.
En attendant, face aux manœuvres russes, notre seul choix est celui de l'unité et de la fermeté : et donc le soutien à l'Ukraine et à Navalny.
Avec l'aimable autorisation des Echos (mise en ligne le 26/04/2021).
Copyright : Alexander NEMENOV / AF
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