Le plan de paix de Jared Kushner, qui n’était de fait que le plan Netanyahou tant l’ancien Premier ministre d’Israël a pesé sur sa définition, était condamné à l’échec. Certes, le bilan de la politique étrangère de "Bibi" culminant avec les Accords d’Abraham et la paix avec de nombreux États arabes est loin d’être négligeable. Mais on peut penser que le passif est au moins aussi important. En s’alignant sur la parti républicain aux États-Unis, le Premier ministre d’Israël a violé les règles du bon sens politique et stratégique le plus élémentaire : on ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Bibi a ce faisant aussi délibérément pris le risque d’approfondir le fossé existant entre l’État d’Israël et la majorité de la communauté juive américaine de sensibilité démocrate et modérée.
Enfin, le couple Trump/Netanyahou, dans son opposition au Traité de Vienne de 2015, a eu pour résultat direct de conforter les éléments les plus durs du régime iranien. Était-ce l’objectif poursuivi ? Était-ce un objectif légitime ? L’Histoire le dira. Elle jugera aussi sans complaisance un personnage hors norme qui demeurera longtemps une énigme. Était-il dès le départ un idéologue animé par la religion de la terre ou l’est-il devenu avec le temps, par calcul politique, pour demeurer le plus longtemps possible au pouvoir et pour échapper ainsi à la justice et aux procès auxquels il ne pourra plus se dérober désormais ? La démocratie israélienne a survécu à Netanyahou. Netanyahou survivra-t-il politiquement, juridiquement à la démocratie israélienne ?
Copyright : Emmanuel DUNAND / AFP
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