Une somme pratiquement équivalente au plan électrique, 165Mds, serait affectée à la modernisation des réseaux de transports publics et au réseau ferroviaire, l’accent étant à nouveau mis sur l’électrification.
2. … mais aussi de distribution d’eau, d’électricité et d’accès à internet
Les autres réseaux constitutifs de l’infrastructure du pays, eau, électricité, internet, sont aussi dans un état jugé déplorable, avec des investissements qui seraient même inférieurs à ceux de la Chine, selon la présentation très politique du plan ! Le reliquat de canalisations en plomb devrait être éliminé et l’ensemble du réseau de distribution d’eau modernisé, pour un coût de 111Mds. Le réseau électrique devra être mis à niveau et rendu plus résilient, confronté aux fortes variations de demande et à leur hétérogénéité géographique, la production d’électricité non carbonée subventionnée (y compris, il faut le souligner, l’électricité d’origine nucléaire), le tout pour un coût de 100Mds. L’accès généralisé à l’internet haut débit et la réduction du coût des abonnements bénéficieront d’une subvention de 100Mds également. Notons que, pour baisser les coûts d’abonnement aux fournisseurs d’accès à Internet, le plan Biden met l’accent sur l’acquisition de réseaux par les collectivités locales et assure que "des solutions seront trouvées en collaboration avec le Congrès", sans autre précision. L’idée que les prix élevés des abonnements aux FAI puisse être dus à une concurrence défectueuse entre opérateurs n’est avancée nulle part.
3. Une enveloppe de 780Mds pour logement, écoles, bâtiments publics et système de santé
La partie la plus coûteuse du plan, mais aussi la plus disparate, visera le logement des familles à revenus modestes, la rénovation des écoles et des bâtiments publics et, surtout, le système de santé et de soins des seniors et personnes handicapées, dont l’épidémie de Covid-19 a montré les déficiences, pour un coût total de 400 Mds, soit près de 2 % du PIB. Le plan insiste sur le ciblage de ces mesures, qui devront tout à la fois, créer de "bons emplois syndicalisés", contribuer à réduire les inégalités raciales et géographiques, ainsi que celles touchant les populations indiennes.
4. Un soutien vigoureux à l’industrie domestique, et un effort pour la recherche et la formation
En sus du financement des infrastructures, le plan vise la réindustrialisation du pays, but qui était également poursuivi par la précédente administration, mais par le truchement de barrières protectionnistes. 300 Mds seront consacrés à l’industrie manufacturière et aux SME, 180 Mds à la R&D et la technologie, et 100 Mds au capital humain via la formation permanente. La part du lion de ce chapitre ira directement aux entreprises et aux filières jugées stratégiques, comme les semi-conducteurs (50Mds), l’électricité décarbonée (46Mds), ou l’accès au financement pour les SME (83Mds).
Un financement qui pèserait uniquement sur les entreprises et conserve l’essentiel de la réforme Trump
Pour atteindre un semblant de neutralité fiscale, le plan Biden propose de relever significativement l’imposition des entreprises, plutôt que des individus, que ce soit par la création d’une tranche pour les "super-riches" ou une taxe sur la richesse, réclamées par la gauche du parti démocrate, représentée par Elizabeth Warren, Bernie Sanders ou Alexandria Ocasio-Cortez.
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