Fidèle à la pratique soviétique d'hier
Poutine après avoir multiplié les provocations à l'encontre des États-Unis et de l'Europe, après avoir disserté sur l'obsolescence des systèmes démocratiques - et tout cela quand il se sentait en position de force - entend désormais impressionner le nouveau président américain et les dirigeants européens par le spectacle de sa bonne volonté diplomatique sur quasiment tous les sujets. Avec un avertissement implicite : il serait dommage que vous passiez à coté d'une telle opportunité de rapprochement et d'accords en vous préoccupant du sort de Navalny et de la démocratie en Russie. Fidèle à la pratique soviétique d'hier, Poutine considère qu'il peut tout faire pour intervenir dans nos processus électoraux, mais que la réciproque n'est pas acceptable.
Pourtant Poutine et la corruption "abracadabrantesque", qui est le moteur et l'essence de son régime, ne sont pas qu'un problème pour la Russie, mais pour le monde dans son ensemble. Et en particulier pour tous ceux, qui d'une manière ou d'une autre, se résignent à faire systématiquement le grand écart entre leurs valeurs et leurs intérêts.
"Un vent de fronde, s'est levé ce matin. Il gronde, il gronde contre le Mazarin". C'est par ces vers que s'ouvrait le deuxième volume des Trois Mousquetaires, d'Alexandre Dumas : Vingt Ans après. En Russie aussi "un vent de fronde s'est levé". La fronde n'est pas la révolution, mais elle peut y mener. Surtout lorsque les sentiments d'injustice et de colère finissent par l'emporter sur la peur.
Avec l'aimable autorisation des Echos (publié le 31/01/2021).
Copyright : Olga MALTSEVA / AFP
Ajouter un commentaire