Donald Trump, dans son volontarisme personnalisé et centralisateur, n'est guère différent sur le fond - sinon sur la forme - de certains de ses prédécesseurs, de Woodrow Wilson à Barack Obama. Mais aujourd'hui, cette personnalisation extrême du pouvoir permet de mobiliser les plus radicaux et les plus idéologues des électeurs.
La menace des factions
En Amérique, aujourd'hui, les "factions" ne constituent-elles pas une menace contre le principe démocratique ? Une menace que les auteurs des Federalist Papers cherchaient à prévenir par le biais d'une constitution mettant en avant le poids des Etats fédéraux. Des Etats que le juge Louis Brandeis décrivait, dans la première moitié du XXe siècle, comme les "laboratoires de la démocratie" et la meilleure protection contre les dérives de la passion.
Les populismes ne sont pas irrésistibles
Ne nous y trompons pas, le résultat des élections de mi-mandat aux Etats-Unis nous concerne tous, et pas seulement les Américains. Un échec significatif de Donald Trump et de ses partisans constituerait un encouragement pour le parti de la raison en Europe, la démonstration, à la veille des élections européennes de mai 2019, que les populismes ne sont pas irrésistibles. A l'inverse, si le statu quo l'emportait, si Donald Trump gardait le contrôle des deux Chambres, ce serait les populistes européens qui y verraient un encouragement, et la confirmation (au moins à leurs yeux) qu'ils incarnent le futur de l'Europe.
Si la dérive démocratique se poursuit, ce ne sera plus la série "House of Cards" qu'il faudra suivre pour comprendre la politique américaine, mais "Game of Thrones".
Avec l'aimable autorisation des Echos (publié le 05/10/18).
Crédit photo : MANDEL NGAN / AFP
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