Ce travail s’est fait en lien étroit avec les personnels du Centre Régional des Œuvres Universitaires et Sociales (CROUS) qui ont en charge une partie essentielle de la vie étudiante, notamment avec la gestion des résidences universitaires. Mais les CROUS ne disposant pas de personnels de gestion en nombre suffisant, la participation des personnels des universités a été essentielle. Et surtout, qui plus à même que les enseignants sont en mesure de savoir qui a disparu dans la nature !
Tous les présidents d’universités soulignent l’engagement intense des enseignants pour suivre tous leurs étudiants, jusqu’à rechercher et récupérer individuellement les "empêchés". Les universités ont mobilisé massivement leur budget complet d’aide sociale pour venir en aide aux étudiants en situation de précarité.
La difficile prise en charge des activités pédagogiques hors enseignements. C’est le sujet des stages, du travail en apprentissage ou encore des séjours à l’étranger. La plupart de ces activités ont été bouleversées par la crise sanitaire, le confinement et l’arrêt de l’appareil économique. Toutefois, les étudiants ont pu effectuer normalement leurs parcours pendant une partie du semestre et il a été possible sans trop de difficultés d’élaborer des moyens d’évaluation ou de poursuite sous d’autres formes des projets commencés. À l’international, les universités ont mis en œuvre avec efficacité une capacité à rapatrier leurs étudiants ou bien à en assurer le suivi à distance pour ceux qui préféraient rester à l’étranger. Sur le fond, il sera plus difficile de valoriser ces activités à l’avenir.
La question des examens demeure très présente. À l’UPPA comme dans les trois autres universités, il a été décidé de mettre en place toutes les formes possibles de contrôle continu. Cela implique tout de même de faire passer des épreuves en ligne. Les universités ne considèrent pas qu’il s’agisse d’un problème d’une importance majeure dans la mesure où la première moitié du second semestre a été faite normalement. L’objectif de continuité pédagogique concerne seulement la deuxième moitié du semestre. Il y a des discussions et des débats en ligne, surtout autour de la proposition portée notamment par l’UNEF de donner un 10/20 à tout le monde, mais la très grande majorité des professeurs et des étudiants y est tout à fait opposée, souhaitant à tout prix défendre la valeur des diplômes.
Des défis redoutables pour les activités de la recherche
Si le confinement peut être vertueux pour les sciences sociales et humaines dès lors qu’il ne dure pas trop longtemps ; il est cependant plus immédiatement problématique pour les activités de laboratoire, tout particulièrement pour les sciences du vivant dans le suivi quotidien des expériences.
D’un côté, on constate d’ores et déjà une augmentation du nombre des publications. Beaucoup de chercheurs rédigent et publient des recherches qu’ils avaient lancées et qu’ils auraient sinon laissé mûrir lentement. Et la crise du Covid-19 ouvre des lignes de recherche particulièrement riches avec les grandes thématiques sociétales. Par ailleurs, si les labos sont fermés, les expériences en cours sont, quand cela est possible, surveillées et menées à leur terme.
Mais de façon beaucoup plus critique, l’Université de Bordeaux indique pour sa part que les pertes en matière de recherche sont très conséquentes. Notamment pour les sciences du vivant du fait de l’abandon d’expériences en cours et aussi de la réorientation d’une grande partie des travaux et des moyens au bénéfice de la lutte contre le Covid-19. L’université estime que ce sont plus de 6 mois de retard qui ont été pris dans le calendrier normal des activités de recherche.
Toutes les universités soulignent la réorientation de leur communauté de recherche vers la lutte contre le Covid-19. Dans tous les cas, les laboratoires participent comme ils le peuvent à un soutien aux hôpitaux de la région. De ce point de vue, on ne peut que constater que les communautés universitaires ont joué un rôle important, sinon central, dans la façon dont les territoires se sont pris en charge face à la crise du Covid-19. Les universités sont des acteurs majeurs de la décentralisation territoriale et leurs présidents demandent à ce qu’il en soit tenu compte quand viendra le temps des bilans.
Des structures qui retrouvent un sens de l’action et inventent les solutions aux difficultés les plus inédites
Pour le staff et la gestion des établissements, le basculement sur le télétravail s’est effectué sans souci jusqu’à 80 % de l’ensemble. L’efficience du travail s’est accrue, du moins dans les premières semaines. Cela vaut pour la plupart des services. Les directions financières et de ressources humaines fonctionnent à plein régime. La mise en œuvre du chômage partiel et des congés parentaux a été limitée. Néanmoins, un problème se fait jour peu à peu autour de la prise des congés et de la crainte d’un gros report de ces jours à la rentrée, qui viendrait perturber sérieusement l’organisation du travail.
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