Les enjeux migratoires occupent une place cruciale dans les relations bilatérales entre les États-Unis et le Mexique. S’ils ont toujours constitué un sujet de crispation, le niveau de tension entre les deux pays n’a jamais été aussi élevé depuis la crise des années 1980. Depuis la campagne présidentielle et à ce jour, l'administration de Donald Trump a en effet adopté une rhétorique très extrême et raciste, accusant les Démocrates de laxisme face à l’immigration mexicaine. Or, Barack Obama a appliqué la réglementation migratoire de manière très stricte lors de ses deux mandats, durant lesquels le nombre de mexicains déportés a atteint des records. Dans le même temps, il était parvenu à apaiser les relations diplomatiques avec le Mexique, un travail aujourd’hui compromis par les déclarations très violentes du président Trump envers son voisin mexicain.
La migration mexicaine et sud-américaine vers les États-Unis a également pris un nouveau visage : celui des familles. La crise migratoire entre les États-Unis et ses voisins se cristallise désormais sur la séparation de ces familles à la frontière sud du pays. Si la Cour suprême des États-Unis a ordonnée leur réunification, des milliers d’enfants restent séparés de leurs parents, et certains d’entre eux n’ont pas été recensés par l’administration américaine. Le processus de réunification familiale prendra donc du temps. Cette situation influence la vision qu’ont les Mexicains de la caravane de migrants venus du Honduras, qui les renvoie souvent à leur propre expérience d’exil.
L’administration du président Peñaa rapidement réagi face à l’arrivée de migrants honduriens à la frontière sud du Mexique. Il a fait appel à l’Organisation des Nations Unies pour gérer au mieux le flux et les demandes d’asile, et a offert des visas temporaires aux arrivants. Ces visas leur permettent de travailler, de bénéficier des services de santé mexicains, et d'inscrire leurs enfants à l’école en attendant que leur demande d’asile soit traitée.
La gestion de l’immigration par le Mexique doit être étudiée à la lumière de sa relation avec les États-Unis. En effet, le gouvernement mexicain filtre les flux migratoires vers l’Amérique. Ainsi, une minorité de migrants venus d’Amérique centrale, mais également d’autres régions, comme le Moyen-Orient, arrive jusqu’à la frontière américano-mexicaine. Cette situation implique que le Mexique absorbe un nombre important d’immigrés. C’est un défi de taille pour ce pays, dont 40 % de la population vit dans la pauvreté.
D’après une étude du Pew Research Center conduite entre 2009 et 2014, le solde migratoire net entre le Mexique et les Etats-Unis serait négatif. Comment expliquer cette dynamique ?
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