C'est son centrisme qui lui permettra aussi de rallier des républicains modérés à sa cause et même peut-être d'en inclure certains dans son cabinet. Aux cotés de Joe Biden, Kamala Harris, la première femme noire à accéder à la vice-présidence, contribuera par sa jeunesse (relative), son enthousiasme et son énergie à la réussite du nouveau "ticket". La tâche est immense. La fragmentation culturelle du pays, le désaccord sur l'essentiel de la majorité de ses citoyens impose un dialogue et un sens du compromis à la hauteur des fractures existantes. Joe Biden, contrairement à ses deux prédécesseurs, Obama et Trump, a une longue expérience de la vie politique, et en particulier du Sénat. Il est aussi le plus à même de faire appel aux valeurs morales qui constituent le socle de l'Amérique.
Il est prématuré de dire, comme le font les plus optimistes, que "l'Amérique est de retour". Mais sa dérive infernale a été stoppée par le bon sens éthique d'une courte majorité d'Américains. Le processus de guérison peut commencer. L'histoire dira si la défaite de Trump constitue un coup d'arrêt pour les populismes, ou un simple accident de parcours, lié au Covid-19 et à "l'extravagance" du quarante-cinquième président des États-Unis.
Avec l'aimable autorisation des Echos (publié le 09/11/2020)
Copyright : Kena Betancur / AFP
Ajouter un commentaire