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22/06/2016

Lutte contre le réchauffement climatique: a-t-on vraiment tout essayé ?

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Lutte contre le réchauffement climatique: a-t-on vraiment tout essayé ?
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Mercredi 15 juin 2016, le Président de la République française a ratifié l'Accord de Paris, conclu à la fin de la COP21 en décembre 2015. Après l'approbation du texte à l'Assemblée nationale et au Sénat, la France a donc officiellement rempli ses obligations vis-à-vis du processus diplomatique enclenché suite à l'accord international, lequel fait aujourd'hui figure d'étape historique dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour rappel, 17 pays ont ratifié l'Accord jusqu'à présent, et celui-ci rentrera en vigueur 30 jours après la ratification par au moins 55 pays représentant au total 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Des engagements insuffisants

Pour autant, des préoccupations subsistent quant à la capacité collective d’atteindre l’objectif que la communauté internationale s’est fixé.  Si l’on en croit l’étude annuelle de Bloomberg New Energy Finance, les investissements "bas carbone" ne suffisent pas, à l’heure actuelle, pour limiter le réchauffement climatique à 2°C au dessus des moyennes préindustrielles d’ici 2100. Le think tank américain estime pourtant que plus de 7 800 milliards de dollars seront investis dans les énergies renouvelables au cours de cette période. Pour colossaux que paraissent ces efforts, ils demeurent insuffisants face à l’ampleur du défi climatique.

D’autres leviers existent pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre

Ainsi, au regard de toutes les Intended Nationally Determined Contributions (INDCs) - contributions décidées à l’échelle nationale - des pays signataires, les moyens mis en place suite à l’Accord de Paris ne permettent pas d’atteindre l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique. L’impératif de diminution des émissions de gaz à effet de serre suppose toutefois que tous les leviers disponibles soient activés pour accélérer la transition de nos économies vers des modèles sobres en carbone.

Le nucléaire fournit une électricité faiblement émettrice de CO2, au même titre que les énergies renouvelables. Cependant, il ne figure pas, aujourd’hui, parmi les solutions retenues pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris.  Puisque l’atome produit une électricité faiblement carbonée de façon massive, prévisible et pilotable, il convient de l’intégrer dans le cadre d’une stratégie globale de transition énergétique, en complément des énergies renouvelables, et de le mettre au service de la lutte contre le réchauffement climatique.

Quelles conditions pour tirer le meilleur parti de l’énergie nucléaire ?

Si la communauté internationale doit prendre acte du fait qu’elle ne pourra pas faire l’économie d’un outil avéré de décarbonation des mix électriques, elle doit aussi surmonter des difficultés intrinsèques au nucléaire : en démontrant la compétitivité de cette source d’énergie, en assurant la soutenabilité des capacités de financement de nouvelles centrales ou encore en améliorant les exigences de sûreté des installations. Toutes ces questions ne sauraient être évitées, et il convient d’y apporter des réponses claires. Les défis de grande ampleur auxquels est confrontée l’énergie nucléaire sont en effet à la mesure des ambitions qu’elle doit avoir, en tant que composante essentielle de l’offre énergétique mondiale.


Par Marc-Antoine Authier pour l'Institut Montaigne

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