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Hommage à Claude Bébéar, fondateur de l'Institut Montaigne
C'est avec une profonde tristesse que l’Institut Montaigne a appris la disparition de son fondateur Claude Bébéar. Sa famille ayant souhaité une cérémonie dans la plus stricte intimité, ceux qui souhaiteraient témoigner de M. Bébéar peuvent le faire à l'adresse mail suivante info@institutmontaigne.org. Nous transmettrons diligemment vos témoignages à la famille et aux proches.
"En agissant pour la cité, l'entreprise agit pour elle-même". Ces mots de Claude Bébéar prononcés il y a maintenant 30 ans résonnent d’une façon particulière aujourd’hui, alors que nous apprenons avec tristesse sa disparition. Il y a 25 ans, Claude Bébéar créait l’Institut Montaigne et posait les premiers jalons d’un lieu de réflexion dédié à une parole libre, indépendante, apartisane et exigeante, capable d’éclairer le débat public sur les grands enjeux de notre pays. Sa conviction était que la réflexion sur la réforme des politiques publiques en France n’était pas l’apanage des seuls politiques et administrations. Il était convaincu que d’autres voix avaient toute leur place, et en particulier la voix des acteurs économiques qui, loin d’être mus par leurs seuls intérêts sectoriels, avaient beaucoup à dire sur l’évolution de la Cité. Comme lui, nous pensons, aujourd’hui comme hier, que l’engagement économique et l’intérêt général, loin de s’opposer, se nourrissent et s’enrichissent mutuellement.
Claude Bébéar défendait une vision à la fois libérale et sociale de notre société, démontrant que ces deux notions sont loin d’être antagonistes, mais qu’elles sont bien les deux faces d’une même pièce. Sous son impulsion, et mêlant constamment ces deux impératifs, l’Institut a investi de nombreux champs : diversité, éducation, emploi, compétitivité, ou encore la place de la France dans le monde. L’éducation et l’enseignement supérieur ont figuré parmi ses premiers combats : dès 2001, l’Institut prône une véritable autonomie des universités. En 2010, il fait de l’école primaire une priorité et crée Agir pour l’École, une association guidée par l’ambition de lutter contre l’échec scolaire et les inégalités. En 2014, il initie des travaux novateurs sur la discrimination religieuse à l’embauche et le CV anonyme. Car la recherche de la compétitivité devait selon lui s’effectuer dans un équilibre social qui permette aux talents, quelle que soit leur origine, de s’épanouir.
La réception et la reprise de ces travaux, que ce soit sur l’éducation, l’égalité des chances mais aussi la santé ou la réforme du marché du travail, sont autant d’exemples qui prouvent que ses intuitions étaient les bonnes, et qu’elles doivent encore nous guider aujourd’hui.
C’est forts de son héritage d’ailleurs que nous avons souhaité, à l’occasion de notre 25e anniversaire, réhabiliter une notion trop souvent mal comprise et décriée, celle de libéralisme. Notion que l’on attribue souvent à l’Institut Montaigne dans un esprit de dénigrement, par paresse intellectuelle, sans chercher à en percer la complexité et à en interroger les fondements.
Sans en faire la promotion aveugle, nous avons souhaité aller au-delà d’une lecture à la fois simpliste et péjorative, qui nous prive d’une réflexion indispensable sur l’importance que peuvent revêtir les valeurs libérales dans le monde d’aujourd’hui.
Le pluralisme, la liberté individuelle et la limitation du pouvoir étatique, d’une part, la défense de la propriété privée, de la libre entreprise et d’un marché libre et non faussé, d’autre part, sont des éléments issus de la tradition libérale qu’il nous faut à la fois repenser et préserver.
C’est ce à quoi s’est attaché l’Institut Montaigne depuis sa création. Claude Bébéar et ses co-fondateurs cherchaient précisément à défendre une vision "libérale" du monde, un libéralisme complexe, moralement enraciné, et attentif aux conditions sociales et institutionnelles du bien commun.
25 ans après sa création, le monde a changé mais l’Institut Montaigne a toujours su évoluer en conservant son indépendance, sa singularité et son pluralisme. Fidèles à la vision de Claude Bébéar, nous poursuivons la mission qu’il nous a confiée : nourrir le débat public par des dialogues ouverts et des études rigoureuses, en conjuguant l’expertise académique et l’expérience du terrain. Son héritage intellectuel et humain continuera de nous inspirer.
Henri de Castries, Président de l'Institut Montaigne Marie-Pierre de Bailliencourt, Directrice générale de l'Institut Montaigne