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Portrait d’un ancien jihadiste en homme d’État : Ahmed al-Charaa et la nouvelle Syrie

Portrait d’un ancien jihadiste en homme d’État : Ahmed al-Charaa et la nouvelle Syrie
 Jean-Loup Samaan
Auteur
Expert Associé - Moyen-Orient

​Arrivé au pouvoir par la force en décembre 2024, l'ancien jihadiste Ahmed al-Charaa est le nouvel homme fort de la Syrie et semble avoir gagné ses lettres de créance auprès des Occidentaux, comme en témoigne sa visite d'État à Washington le 10 novembre. Pour reconstruire la Syrie et gagner l'accès aux investissements du Golfe, il reste toutefois à obtenir la levée des sanctions américaines et certaines divergences demeurent. Néanmoins, une vision cynique se diffuse : l'autoritarisme potentiel d'al-Charaa arrange-t-il, au fond, tout le monde ? Dans sa tribune, Jean-Loup Samaan appelle la France et l'UE à maintenir leurs exigences démocratiques.

La visite à Washington du président syrien Ahmed al-Charaa, début novembre, consacre la stratégie internationale du nouveau leader à Damas depuis décembre 2024. Un peu moins d'un an après la chute du régime de Bachar al-Assad, le nouveau pouvoir syrien a revu de fond en comble la posture stratégique du pays. Qu'il s'agisse de sa proximité avec l'ancien allié iranien, de ses relations conflictuelles avec les pays occidentaux, ou même de son hostilité à Israël, la Syrie a opéré un revirement spectaculaire. Après son offensive militaire éclair depuis Alep sur Damas fin novembre 2024, c'est comme si al-Charaa avait entendu maintenir le rythme effréné de ses conquêtes. 

De nombreuses questions sur al-Charaa et son exercice du pouvoir restent en suspens : quelle relation celui-ci entretient-il avec la nébuleuse des combattants étrangers qui ont mené le jihad à ses côtés durant les années de guerre civile ?

Or, si l'on peut estimer que ce rapprochement sert pour l'instant les intérêts occidentaux, notamment en matière de lutte contre l'État islamique et d'endiguement de l'influence iranienne dans la région, de nombreuses questions sur al-Charaa et son exercice du pouvoir restent en suspens : quelle relation celui-ci entretient-il avec la nébuleuse des combattants étrangers qui ont mené le jihad à ses côtés durant les années de guerre civile ?

Quelles garanties Damas offre-t-elle pour la protection des minorités (notamment les druzes, les chrétiens et les alaouites) ? Enfin, dans quelle mesure le jeu politique interne peut-il s'ouvrir à des voix hors de la garde rapprochée d'al-Charaa et de son ancien mouvement, Hayat Tahrir al-Sham ? De tout cela découlent des développements qui importent directement pour la France, que ce soit dans sa relation bilatérale avec la Syrie ou à l’échelle régionale, en ce qui concerne ses efforts en faveur de la stabilisation du Moyen-Orient.

Séduire les États-Unis et les monarchies du Golfe

En moins d'un an, Ahmed al-Charaa est passé du statut de leader d'un mouvement terroriste, Hayat Tahrir al-Sham, anciennement lié à Al-Qaïda, à celui d'homme d'État souriant avec le président Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison-Blanche. Cette visite d'un chef d'État syrien à Washington est une première depuis l'indépendance du pays en 1946. Elle fait suite à une campagne de rapprochement efficace menée par le nouveau gouvernement syrien, dès sa mise en place, après la chute du régime d'Assad. Rapidement, al-Charaa fait de la reconstruction du pays sa priorité. Pour ce faire, il entend s'appuyer sur les monarchies du Golfe et les États-Unis. Son premier voyage international le conduit ainsi en Arabie saoudite en février 2025. Le nouvel homme fort de Damas peut dès lors compter sur le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, pour soutenir sa cause auprès de Washington. Ainsi, c'est à Riyad qu'une première rencontre entre al-Charaa et Trump a été facilitée par les Saoudiens en mai dernier. Le président américain semble être sorti charmé de cet échange, qualifiant alors son interlocuteur de "young attractive tough guy"[séduisant jeune homme avec du caractère].

Pour al-Charaa, la reconstruction de la Syrie (estimée à environ 216 milliards de dollars par la Banque mondiale) n'est possible qu'avec les investissements du Golfe, et plus spécifiquement de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar. Néanmoins, pour ce faire, il faut d'abord lever les sanctions américaines qui pèsent sur le pays et empêchent toute partie tierce d'y investir. Avec ces mesures mises en place en 2019, Washington dispose d'une capacité de blocage sur tout projet de développement en Syrie. Après une première levée temporaire de ces sanctions en mai dernier, la Maison Blanche s'est engagée, lors de la rencontre Trump-al-Charaa dans le Bureau ovale, à accorder une nouvelle exemption de six mois. Néanmoins, l'annulation complète du régime de sanctions exige une décision du Congrès, qui demeure prudent.

Cette réserve des législateurs américains reflète les attentes actuelles de Washington concernant la Syrie. À ce jour, l'administration Trump a indiqué sa satisfaction à l'égard du gouvernement syrien sur plusieurs dossiers, notamment sur les relations avec Israël et la lutte contre l'État islamique, mais il reste encore beaucoup à faire pour voir les parlementaires américains décider de la levée intégrale des sanctions.

La question épineuse des relations syro-israéliennes

Pour Washington, la normalisation des relations entre les Syriens et les Israéliens est une priorité évidente. Pour Donald Trump, il s'agit là d'une victoire potentielle qui dépasserait le cadre diplomatique (et lui donnerait un argument supplémentaire pour défendre son cas auprès du prix Nobel…). Depuis sa prise de pouvoir, al-Charaa a conscience de cette priorité américaine et s'est montré disposé à négocier avec Israël.

Malgré un passé jihadiste qui le rend peu enclin à tolérer l'existence d’Israël, al-Charaa a signalé à plusieurs reprises son ouverture sur le sujet.

Malgré un passé jihadiste qui le rend peu enclin à tolérer l'existence d’Israël, al-Charaa a signalé à plusieurs reprises son ouverture sur le sujet. Par un retournement typique du Moyen-Orient, la nouvelle Syrie partage avec Israël un ennemi commun : la République islamique d'Iran.

Après sa prise de pouvoir, al-Charaa s'est empressé d'exiger le retrait iranien de la Syrie et a qualifié les ingérences de Téhéran dans les pays arabes de "première menace régionale". Dans ce contexte, ce n'est pas un hasard si le gouvernement syrien est resté silencieux en juin dernier lors de l'opération israélienne contre l'Iran. Par ailleurs, le rapprochement entre Damas et les pays du Golfe, comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (le premier partenaire régional d’Israël aujourd'hui), est de nature à rassurer les cercles décisionnels à Tel-Aviv et à Jérusalem.

Malgré ces éléments favorables, un rapprochement entre Israël et la Syrie reste peu probable. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou n'a cessé depuis un an de mener des frappes aériennes (plus d'une centaine) contre les installations militaires syriennes. Dans un premier temps, le Premier ministre israélien les a justifiées par un principe de précaution, à savoir empêcher qu'un nouveau gouvernement formé d'anciens combattants d'Al-Qaïda s'empare des ressources militaires du régime précédent. Les tensions sont montées d'un cran cet été, lorsqu'Israël a ciblé le ministère de la Défense syrien en plein Damas, à la suite des affrontements à Sweida entre des miliciens proches d’al-Charaa et des combattants druzes. Pour l'État hébreu, cette campagne militaire vise à soutenir la communauté druze, également présente au sein de la société israélienne. Ces incursions constantes de Tsahal sur le sol syrien, longtemps ignorées par le nouveau gouvernement de Damas, ont progressivement forcé ce dernier à les dénoncer.

En dépit de cette escalade rampante, en face d'interlocuteurs occidentaux, al-Charaa et ses ministres continuent de signaler leur disponibilité pour les négociations avec Israël. Néanmoins, ils en conditionnent la tenue à la résolution du contentieux opposant les deux pays sur le plateau du Golan. En substance, cette position est similaire à celle du régime précédent. Occupée par Israël depuis la guerre de 1967, cette région stratégique, riche en eau et surplombant Damas, a fait l'objet de plusieurs tentatives de pourparlers avec les Assad, père et fils. La situation s'est aujourd'hui compliquée, car depuis décembre dernier, Tsahal a élargi le périmètre de son occupation, prétextant la nécessité d'établir une zone tampon après la chute du régime d'Assad.

Le Golan reste un obstacle difficile à mettre de côté dans les négociations futures entre Israéliens et Syriens. L'État hébreu a accru ses moyens militaires et ses implantations civiles dans la zone au cours des cinq décennies d'occupation. La population locale composée de Druzes bénéficie de droits en Israël mais reste majoritairement attachée à son identité syrienne, même si de plus en plus d'entre eux cherchent à acquérir la nationalité israélienne. Enfin, Trump a lui-même reconnu la souveraineté israélienne sur ce territoire en 2019, lors de son premier mandat, rendant caduque une médiation américaine sur le dossier.

Un nouveau partenaire dans la lutte contre l'État islamique

Si un rapprochement, voire une normalisation, entre la Syrie et Israël reste encore peu probable, l'autre dossier central pour Washington reste la coopération avec Damas en matière de lutte contre le terrorisme, et tout particulièrement contre l'État islamique (EI). À première vue, al-Charaa, ancien combattant islamiste, passé par les prisons américaines en Irak, ne constitue pas un partenaire naturel en la matière. Néanmoins, il a pris soin, ici aussi, de soigner son image internationale. Au cours de sa visite précédente aux États-Unis, lors de l'assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, il a pris la parole lors d'une conférence publique aux côtés du général David Petraeus, l'ancien commandant des troupes américaines en Irak durant les affrontements avec les jihadistes d'Al-Qaïda. Al-Charaa et ses communicants entendent signaler que son adhésion au terrorisme islamique, son "rough past" pour reprendre l'expression de Donald Trump, est derrière lui et qu'il s'est résolument rangé du côté de Washington.

Sur le plan militaire, cela se traduit par une coopération inédite entre le pouvoir syrien et l'armée américaine. En septembre dernier, la visite très publique à Damas de l'amiral Brad Cooper, chef du commandement central américain (en charge des opérations pour le Moyen-Orient), atteste du volume de ces échanges. Selon Reuters, cela pourrait même déboucher sur l'ouverture d'une base aérienne américaine dans la capitale syrienne.

L'EI ne constitue plus aujourd'hui une menace capable de contrôler des pans entiers des territoires syriens et irakiens, mais il dispose encore d'un noyau solide de combattants prêts à fomenter des attaques dans la zone et au-delà.

Lors de son passage à Washington, al-Charaa a confirmé cette tendance en annonçant formellement que son pays rejoignait la coalition internationale contre l'EI. Cette coalition, créée par l'administration Obama, reste l'un des derniers instruments de lutte contre le terrorisme dans la zone. L'EI ne constitue plus aujourd'hui une menace capable de contrôler des pans entiers des territoires syriens et irakiens, mais il dispose encore d'un noyau solide de combattants prêts à fomenter des attaques dans la zone et au-delà.

L'annonce et les mesures qui l'accompagnent (notamment en matière de partage des renseignements) rassurent naturellement les chancelleries occidentales. Néanmoins, elles ne suffisent pas encore à dissiper les doutes sur al-Charaa, qui permettraient, en fin de compte, de voir une levée complète des sanctions contre Damas.

Le fait que al-Charaa se joigne à la coalition pour défaire l'EI ne constitue pas un renversement d’alliance : son ancien groupe, HTS, combattait déjà l'EI durant les années de la guerre civile, si bien qu'il s'agit tout au plus d'un partenariat de convenance entre le nouveau pouvoir syrien et les puissances occidentales. Mais si al-Charaa est un communicant efficace qui sait trouver les mots qui rassurent les dirigeants en Occident et dans le Golfe, sa pratique du pouvoir reste problématique.

Un pays en proie aux violences intercommunautaires

Depuis sa prise de pouvoir en décembre 2024, la Syrie demeure en proie aux combats entre différentes communautés. Toute sortie de guerre civile entraîne son lot de règlements de comptes entre les victimes et les collaborateurs de l'ancien régime. Il incombe alors aux nouveaux dirigeants de rétablir l'ordre et de mettre en place un dispositif de justice dite transitionnelle permettant la réconciliation et la fin des cycles de violence communautaire. Or, sur ce point, al-Charaa ne montre ni sa capacité ni sa volonté d'endosser une telle responsabilité. Après des exactions tuant plus de 1 400 Alaouites (la branche musulmane dont était issue la famille d'Assad) en mars 2025, cet été a vu des affrontements entre milices sunnites et druzes conduire au massacre d'au moins un millier de civils. En outre, les ONG font état d'une collusion sur le terrain entre les bandes armées et les forces gouvernementales contre les Druzes.

S'ajoute à cela la question kurde : le modus vivendi entre les forces kurdes dans le nord de la Syrie et le pouvoir central à Damas reste à établir. Craignant pour la protection de leurs intérêts, les Kurdes restent sur la défensive, tandis que le gouvernement veut éviter une escalade militaire. Damas espère absorber les combattants kurdes dans les rangs de son armée, mais à l'aune du climat interne, le processus pourrait très facilement échouer. Le dossier est d'autant plus délicat qu'il a une incidence sur les relations de la Syrie avec la Turquie : Ankara considère le maintien d'une force paramilitaire kurde à proximité de ses frontières comme une menace directe pour sa sécurité.

Le verrouillage de l'espace politique interne

Près d'un an après sa prise de pouvoir, al-Charaa entretient également l’opacité quant à ses liens avec les anciens combattants d'HTS. Le groupe a formellement été dissous et ses cadres ont, en théorie, rejoint l'armée régulière, qui s'est reconstituée dans la foulée. Néanmoins, il n'y a pas, à proprement parler, de force militaire nationale en Syrie qui prévaut sur les intérêts de chaque faction. En outre, les observateurs du nouveau pouvoir constatent la présence persistante de combattants étrangers au sein des cercles de pouvoir à Damas. Ces anciennes recrues d'HTS restent un soutien de premier rang d'al-Charaa avec lesquelles il a mené son offensive victorieuse d'Alep vers Damas. Mais leur influence ne fait que compliquer la tâche de reconstruire un État syrien viable.

Malgré des promesses d'ouverture à l'égard des différentes sensibilités politiques, le gouvernement reste étroitement contrôlé par les anciens cadres d'HTS, tous les postes régaliens étant occupés par le mouvement islamiste.

La persistance de ces factions autour d'al-Charaa montre aussi à quel point ce dernier continue de verrouiller le jeu politique syrien. Malgré des promesses d'ouverture à l'égard des différentes sensibilités politiques, le gouvernement reste étroitement contrôlé par les anciens cadres d'HTS, tous les postes régaliens étant occupés par le mouvement islamiste. 

Quelques signes modestes de progrès sont à signaler. De premières élections parlementaires se sont tenues en octobre 2025. Néanmoins, il n'existe aucune garantie que cette assemblée puisse constituer un véritable contre-pouvoir face à l'exécutif. En outre, al-Charaa s'est réservé le privilège de nommer un tiers des parlementaires (les deux autres étant désignés par des collèges électoraux au niveau régional). Par ailleurs, compte tenu des tensions avec le gouvernement, les régions druzes et kurdes ont été exclues du vote.

Quelle approche diplomatique adopter face à al-Charaa ?

Face à ces développements intérieurs pour le moins préoccupants, deux arguments sont avancés depuis un an. Le premier consiste à relativiser les errements d'al-Charaa et à les comparer à l'"État de barbarie" sur lequel la famille Assad s'est appuyée pour contrôler la Syrie durant plus de cinquante ans. En ce sens, il faudrait faire preuve d'indulgence et de patience à l'égard du nouveau pouvoir à Damas. L'autre argument, et celui qui semble prévaloir au sein de l'administration Trump, est celui selon lequel les appels à la démocratisation sont vains, car ce dont la Syrie a vraiment besoin, c'est un "homme fort" : Trump lui-même a ouvertement expliqué que c'est justement en raison de son "rough past" qu'al-Charaa peut mener une lutte efficace contre l'EI. Cela revient à dire que l'on combat le mal par le mal…

Non seulement cette logique condamne la Syrie à un cycle perpétuel de régimes autoritaires, mais rien ne prouve aujourd'hui que le verrouillage du pouvoir par al-Charaa permet de sécuriser et de stabiliser le pays. Au contraire, la nouvelle personnalisation du pouvoir autour de ce dernier contribue à crisper les factions dissidentes et ceux qui craignent de voir leurs communautés tomber sous le joug de forces islamistes.

Ces développements importent non seulement pour les Syriens, mais aussi pour le Moyen-Orient, à commencer par le Liban voisin. Al-Charaa et ses compagnons de route d'HTS n'ont pas oublié le rôle central du Hezbollah libanais dans les combats aux côtés de l'Iran et des troupes du régime d'Assad. Des escarmouches ont déjà eu lieu entre des combattants du Hezbollah et des forces syriennes pro-al-Charaa, et pourraient préfigurer des affrontements de plus grande ampleur.

La nouvelle personnalisation du pouvoir autour de ce dernier contribue à crisper les factions dissidentes et ceux qui craignent de voir leurs communautés tomber sous le joug de forces islamistes.

Dans un tel contexte, la trajectoire de la Syrie après la chute du régime des Assad reste encore incertaine, mais pourrait bien voir al-Charaa endosser les habits du nouveau leader tyrannique, régnant sans partage sur Damas. L'administration Trump n'apparaît guère préoccupée par l'éventuelle tournure autoritaire du cas syrien, ayant accordé la priorité à des dossiers stratégiques tels que la lutte contre l'EI et la normalisation avec Israël.

Il en est de même des monarchies du Golfe, qui se soucient moins de l'autoritarisme potentiel d'al-Charaa que de l'agitation éventuelle de mouvements islamistes au sein d'un futur parlement syrien. Dès lors, il incombe à la France et à ses partenaires européens de maintenir les exigences à l'encontre de Damas en matière d'ouverture politique et de protection des minorités. Il ne s'agit pas de minorer les dossiers de la lutte contre l'EI et de la normalisation avec Israël, mais de rappeler que ceux-ci ne peuvent réellement avancer que si le nouveau pouvoir syrien montre également des gages quant à sa capacité à créer des conditions de coexistence pacifique avec l'ensemble des Syriens.


Copyright image : Alexander Zemlianichenko / POOL / AFP
Le président par intérim Ahmed al-Charaa avec Vladimir Poutine à Moscou, le 15 octobre 2025.

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