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28/11/2008

Piste de solution du chômage : vers plus de mobilité

 Mathilde Tellier
Auteur
Chargée de communication

La hausse du chômage annoncée pour octobre 2008 (+46 900 personnes sans emploi, soit +2,4 %) constitue un record jamais atteint depuis 15 ans . Il faut en effet remonter à mars 1993 pour voir une augmentation supérieure à celle-ci (avec +54 000 inscriptions). Symboliquement, ce chiffre est important, car il fait de nouveau franchir à la France le seuil fatidique des 2 millions de chômeurs.

Un chômage de récession Il y a un an encore, Nicolas Sarkozy promettait le plein emploi. C’était sans compter sur la crise financière qui allait secouer le monde entier. Et se répercuter sur l’économie réelle, la croissance, et l’emploi. Côté Hexagone, nul doute, nous avons vécu, en termes d’emploi un « octobre noir » : chômage technique chez les constructeurs automobiles et les équipementiers, annonce de plans de départs volontaires ou de licenciements, et ouvertures de procédures de redressement ou de liquidation judiciaire de grandes PME (Camif et Voyages Wasteels pour ne citer que les plus connues).

Chômage partiel et plan de relance Que prévoit donc le gouvernement ? En dehors du fait qu’il ait souhaité défendre le chômage partiel, proposant de « porter de quatre à six semaines la durée consécutive d'activité partielle » selon une dépêche AFP d’hier, Nicolas Sarkozy devrait annoncer "un plan de relance massif ", notamment destiné à l’industrie automobile. En contrepartie, C. Lagarde affirme que l'Etat exigera un engagement de la part des constructeurs à maintenir l’emploi en France. Reste à veiller à ce que l’argent public soit correctement employé...

Jusques à quand… ? "Nous entrons dans une période difficile qui peut durer un an", a jugé M. Wauquiez. A ces problèmes de conjoncture économique s’ajoutent ceux que connaît la France depuis longtemps : un décalage grandissant entre les secteurs qui embauchent (et qui ne trouvent personne à employer) et ceux qui licencient. Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’Unedic affirmait ce matin sur France Info qu’ « il ne s’agit pas du chômage de masse comme dans les années 70/80. »

Mobilité gagnante Quelques solutions pourraient être mises en place pour permettre de lutter contre le chômage ? Il faut commencer par faciliter la mobilité géographique, en laquelle l’Institut Montaigne croit beaucoup. En 2006, plus de 50% des Français déclaraient préférer déménager dans une autre région pour trouver du travail plutôt que de rester au même endroit et de s’inscrire au chômage. Pourtant, ils ne le font que trop peu, objectant qu’il est trop coûteux de déménager, tandis que des régions cherchent à recruter.

Pour favoriser la mobilité géographique, et doper l’emploi, deux mesures s’imposent :

  • Accorder un crédit d’impôt aux salariés qui ont déménagé à une longue distance pour des raisons professionnelles. Les frais de déménagement pourraient aussi être acceptés comme des frais professionnels intégralement déductibles.
  • Supprimer les droits de mutation pour ces mêmes salariés, s’ils sont propriétaires de leur logement.

Ces deux mesures ne coûteront pas cher à l’Etat en regard des dizaines de milliards prêts qui devraient être distribués aux entreprises pour faire face à la crise financière... alors qu’elles pourraient bien rapporter gros en termes d’emploi.

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