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02/08/2023

Coup d’État au Niger : ambitions personnelles et fragmentation du Sahel

Coup d’État au Niger : ambitions personnelles et fragmentation du Sahel
 Jonathan Guiffard
Auteur
Expert Associé - Défense et Afrique

Jonathan Guiffard, Senior Fellow à l’Institut Montaigne et spécialiste de l’Afrique de l’Ouest,  analyse les évènements en cours au Niger et leurs gravités pour la stabilité d’une région déjà en proie aux plus grandes difficultés.

Le 26 juillet 2023, le président de la 7e République du Niger, Mohamed Bazoum, a été mis aux arrêts par des militaires nigériens, dans le cadre d’un coup d’État mené par le général Abdourahmane Tiani, chef de la garde présidentielle. Ils le détiennent en otage depuis, comme levier de négociation et assurance-vie dans un bras-de-fer avec la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation de coordination des États de la région dont le Nigéria assure désormais la présidence.

Condamnée par de nombreux pays qui souhaitent enrayer la contagion des coups d’État dans la région, cette prise de pouvoir se caractérise par une forte montée de tension régionale et se trouve analysée avec caricature à travers la seule rivalité russo-française. Ce changement de régime a pourtant peu à voir avec cette compétition géopolitique : il est le résultat des luttes internes du système politique nigérien. De la même manière, le rejet de la politique française par une partie bruyante de la population nigérienne est instrumentalisée par des putschistes qui subissent la spirale des conséquences de leur action. Cette réalité est un objet politique singulier qui concerne l’image de la France et les crispations de populations sahéliennes en proie à une insécurité et à une violence en accroissement, comme nous l’expliquions en détail ici. Cette tension est utilisée par les nouveaux maîtres de Niamey comme une rente politique susceptible de les aider à sécuriser leur prise de pouvoir, comme les putschistes maliens et burkinabés avant eux. C’est pourtant l’arbre qui cache la forêt et une réalité terrible : un système instable, isolé et corrompu ne pourra pas contenir la vague jihadiste à venir.

Luttes internes et ambitions personnelles : un coup si sahélien…

Depuis août 2020, c’est le sixième coup d’État qui secoue le Sahel et porte des militaires à la tête de pays dirigés auparavant par des institutions civiles. La spirale de violences qui détruit progressivement le tissu social régional a emporté plusieurs pouvoirs démocratiquement élus, plus ou moins controversés, et la grande fragilité des États a séduit les ambitions personnelles d’officiers peu scrupuleux. Le gain politique et financier est accessible lorsque se désagrègent les institutions politiques.

En soixante-trois ans, il y aura donc eu 8 régimes politiques différents.

Le 3 août 1960, le Niger obtient son indépendance et fonde sa première République. En soixante-trois ans, il y aura donc eu 8 régimes politiques différents dont 15 ans d’une autocratie militaire (1974-1989) et près de 20 ans de républiques dirigés par des militaires.

Le 30 mars 2021, à quelques jours à peine de l’investiture du président Bazoum, une tentative de coup d’État avait déjà été déjouée. En d’autres termes, ce coup d’État n’est pas surprenant et s’inscrit dans une longue tradition nigérienne. La passation de pouvoir démocratique entre l’ancien président Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum faisait plutôt figure d’exception. 

Le contexte de contagion autocratique et le retour aux solutions militaires des passés récents, dont la grande majorité des jeunes sahéliens a vraisemblablement oublié les leçons, est une question locale. Les causes sont à trouver uniquement dans les luttes de pouvoir politiques internes, dans la dégradation tragique de la sécurité et dans l’exclusion socio-économique de pans entiers de la population. À ce stade et jusqu’à preuve du contraire, aucune “main étrangère” ne semble avoir joué un rôle dans le coup. En revanche, les ambitions personnelles des nouveaux responsables du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) ne font aucun doute, malgré les justifications avancées, en pleine contradiction avec leurs propres propos récents. L’avidité du pouvoir et de l’argent ne fait pas de doute non plus, dans un contexte de “chacun pour soi” et de grande fragilité sociale.

C’est d’ailleurs en raison de ce prisme des intérêts que risquent d’apparaître les appétits des acteurs internationaux, à commencer par la Russie, car si ceux-ci ne sont pas les marionnettistes d’un détricotage de l’influence occidentale au Sahel, ils sont prêts et à l'affût : l’assurance-vie que constitue le soutien russe est disponible à l’achat et c’est le message envoyé par les partisans du CNSP qui sont apparus dans la rue avec des drapeaux russes. Les putschistes savent qu’ils jouent avec le feu et que le vase de la colère des partenaires régionaux de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) peut déborder : ils doivent donc agiter la base populaire, servir les discours les plus alarmistes et arrêter les proches et alliés politiques du gouvernement afin de garantir leur survie politique jusqu’à ce qu’une solution durable apparaisse. Les putschistes maliens et burkinabés ont fait le même choix, avec des divergences dans le panel des options proposées par les Russes, ce que j’ai appelé le mirage d’une “solution providentielle surestimée”.

Le spectre de Poutine n’est toutefois pas encore là et il convient de rester mesuré. Les choix des nouveaux putschistes seront les seuls à analyser pour comprendre si ceux-ci ressentent le besoin de contracter cette assurance-vie.

La déclaration mesurée du Kremlin, le 31 juillet 2023, appelant à la retenue, pourrait même illustrer une prise de conscience russe des risques qu’il y a à laisser le Sahel se fragmenter, sur le plan diplomatique, en s’aliénant les autres responsables africains (voir l’échec du second sommet Russie-Afrique) et sur le plan sécuritaire, en laissant durablement apparaître de nouveaux émirats jihadistes.

Le spectre de Poutine n’est toutefois pas encore là et il convient de rester mesuré.

Offrir le pays sur un plateau : l’erreur stratégique

 

Début 2023, j’écrivais que "le JNIM [Al Qaida au Sahel] a pris le parti de la patience en poursuivant une stratégie de long-terme basée sur l'effondrement des systèmes politiques nationaux". Ainsi, quelles peuvent être les conséquences pour les jihadistes de ce coup d'État au Niger ? C’est un pas de plus vers la victoire politique de ces derniers.

Pour le comprendre, il est nécessaire, tout d'abord, de caractériser la menace à laquelle est confronté le Niger : 

1. Des combats réguliers ont lieu contre l'État Islamique (EI) au nord de Niamey, à la frontière avec le Mali (région d'Ayorou, Ouallam, Filingué, Chinagodar...). Cette région est le berceau d’une grande partie des combattants de l’EI au Sahel qui recrute parmi les jeunes désoeuvrés et en colère de la communauté peule nigérienne, en conflit avec les autorités traditionnelles et avec la communauté touaregs Daoussak qui évoluent à la frontière nigéro-malienne, sur fond de marginalisation économique et de conflits agro-pastoraux. Ces combattants ont trouvé dans le jihad un emploi, un exutoire et un projet politique à défendre par l’extrême-violence.

2. Des combats et arrestations sporadiques contre Al Qaida (JNIM) à l'ouest de Niamey, à la frontière avec le Burkina Faso. Dans la région de Torodi, des combattants d’Al Qaïda mènent un combat de guérilla contre les forces nigériennes dans l’optique de préserver leurs marges de manœuvre dans cette zone. Celle-ci leur permet de protéger le corridor de passage entre le Burkina Faso, le Bénin et le Nigéria, mais aussi de mener des attaques au Burkina Faso. Al Qaida n’est pas encore en guerre ouverte contre le Niger pour préserver ses forces.

3. Des combats et arrestations sporadiques au sud du Niger, à la frontière avec le Nigéria, contre la branche nigériane de l'EI ou contre sa dissidence de Boko Haram.

4. Le Niger est ainsi un couloir de passage entre le Nigéria, le Bénin et le Burkina Faso pour les renforts de l'EI et d'Al Qaïda qui vont aider leurs "frères". Les déplacements ont lieu dans les deux sens et sont permis par une grande difficulté de ces pays à contrôler leur territoire, notamment dans les zones forestières comme le Parc national du W.

Le Niger est un couloir de passage pour les renforts de l'EI et d'Al Qaïda qui vont aider leurs "frères".

5. Enfin, le Niger est aussi un couloir de passage entre la Libye et le Mali pour les armes et les jihadistes, via la passe de Salvador, les montagnes du Tassili et le Sahara.

Le Niger est central, fragile et géographiquement entouré par des organisations jihadistes actives et violentes. Le massacre des jeunes humanitaires français dans le parc de Kouré, près de Niamey, le 9 août 2020, rappelle le niveau aiguë de la menace jihadiste dans ce pays. Ainsi, un effort important des responsables politiques et militaires, dont Mohamed Bazoum en était l’illustration, avait permis de reprendre l'initiative, en repoussant l'EI du côté malien de la frontière avec des raids ponctuels contre les chefs jihadistes, et à diminuer les attaques contre les forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes.

Ces succès ont été permis par une armée nigérienne mieux équipée et plus confiante, soutenue directement sur le terrain par des moyens militaires français et américains,mais aussi structurellement par la coopération avec les Algériens et les Européens, notamment les Allemands. Un soutien financier, en équipement et en formation. Les bases militaires de Niamey, Agadez ou Inates, pour ne citer que celles-là, permettent le soutien des FDS avec des avions de chasse, des drones de surveillance, des forces spéciales, du renseignement, du soutien médical ou logistique. La coopération entre le Niger et ses partenaires était bonne.

Si ce coup d'État réussit et ébranle cet édifice, il est probable que l'on parle d'un nouveau coup dur pour la France ou les Occidentaux. Sur le terrain, ce sera surtout un coup très dur pour le Niger et une victoire pour les jihadistes. Désormais la voie est plus libre. La force des jihadistes réside dans leur mobilité et leur capacité à projeter leurs opérations. Plus de la moitié du Mali et du Burkina permettent déjà cette mobilité.Avec le Niger, c'est une nouvelle zone de profondeur qui s’offre aux jihadistes. L'EI et le JNIM vont retrouver des marges pour attaquer tout d'abord les patrouilles nigériennes qui seront plus vulnérables sans soutien. Puis, pour utiliser le territoire nigérien comme base de préparation et de projection des attaques vers le Mali et le Burkina Faso. La bataille qui fait actuellement rage entre les organisations jihadistes du JNIM et de l'EI dans la région d'In Tillit et de Ménaka, limitrophe du Niger, risque aussi de déborder.

L'EI va pouvoir utiliser de nouveau sa région d'origine, au nord de Niamey, pour se replier, se projeter et recruter de nouvelles recrues. Si le nouveau pouvoir militaire à Niamey emprunte la même "voie damnée" que Bamako ou Ouagadougou, entre milicianisation et mercenarisation, le recrutement jihadiste risque de s'accélérer car les civils seront délibérément visés.

D'autant plus, si les discussions entamées par Mohamed Bazoum avec les Nigériens de l'EI s'arrêtent. Ces dialogues permettaient de canaliser ces combattants et de les réintégrer progressivement. Un processus lent, difficile mais vertueux.

Le recrutement jihadiste risque de s'accélérer car les civils seront délibérément visés.

L'effondrement du Niger et de la coopération avec le Bénin, le Nigéria, l'Algérie et les Occidentaux marque une avancée de plus vers la constitution des émirats que souhaitent mettre progressivement en place les jihadistes dans la région. Les populations n'auront pas d'autres choix que de fuir massivement ou se rallier progressivement aux seules forces détenant le contrôle militaire du terrain. Ces derniers jours, le Mali a vu la fuite forcée de centaines de villageois du centre du Mali, en pays dogon, en raison d’un ultimatum lancé par le JNIM : c’est une illustration parfaite des conséquences, à rebours des mensonges véhiculés par les discours nationalistes et “patriotiques” qui masquent la réalité tragique.

Le temps joue en faveur des jihadistes. Seules les distances, la dispersion de leurs troupes, la difficulté à assurer un contrôle territorial et l'accroissement du nombre de leurs ennemis sont susceptibles de les freiner. 

 
La France et ses alliés naviguent en eaux troubles : retrouver une dynamique de moyen-terme pour éviter l’inflammation

 

Après la sortie des forces militaires françaises du Mali, le 15 août 2023, et l’annonce officielle de la fin de Barkhane, le 9 novembre 2023, le gouvernement français avait maintenu des troupes et des capacités militaires au Niger, à la demande des autorités nigériennes. Ce partenariat se poursuivait après dix années de coopération. Le nombre de militaires français présents au Niger et au Tchad est de 2500, la moitié du dispositif mis en œuvre pour Barkhane mais le plus important des partenaires occidentaux. Ils sont en soutien direct des opérations nigériennes, à la demande des militaires nigériens. Les Américains appuient le dispositif nigérien avec des drones de surveillance, mais aussi de l’équipement et de la formation. Les Européens se positionnent sur l’équipement et la formation uniquement.

Ce nouveau coup d’État a pris rapidement une tournure hostile, peu à même de recevoir le soutien de la France et de ses alliés occidentaux. Le gouvernement français a fortement condamné le coup d’État et rejeté la légitimité du CNSP, appelant à une libération du président Bazoum et une restauration de l’ordre constitutionnel. L’ONU, l’Union européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO, les États-Unis, l’Algérie ou même certaines ONG ont fortement condamné le putsch. Conscient qu’il est facile de critiquer la France pour mobiliser la rue, les putschistes ont rapidement durci le ton et déclenché des rumeurs pour consolider un soutien populaire de façade. Ainsi, le CNSP a accusé publiquement la France de ne pas avoir respecté ses consignes en laissant se poser un avion sur la base aérienne militaire de Niamey (qui est partagée entre les armées nigériennes et françaises) ou à laisser penser que la France voulait intervenir militairement dans le pays.

La situation française est fragile, car la tectonique des plaques sahéliennes est loin d’être stabilisée. Ce nouveau coup dur va nécessairement amener les autorités françaises à devoir consolider une stratégie militaire différente, alors que celle-ci est toujours en gestation, probablement axée sur le soutien en équipement et formation aux pays du Golfe de Guinée, face à une ligue sahélienne putschiste dopée à l’adrénaline patriotique mais qui sera rapidement dépassée par les avancées militaires des jihadistes.

Ces vagues nécessitent une souplesse politique, diplomatique et militaire importante pour la France et les Européens. Pour autant, une grande partie des capacités de Barkhane ont déjà été retirées et il est nécessaire de rappeler que la réarticulation militaire française est une stratégie voulue par Paris, depuis fin 2020, qui souhaitait réduire son empreinte dans la région. Les Occidentaux vont ainsi simplement devoir revoir leur copie militaire et acter d’une réarticulation régionale des forces en présence. Si la symbolique est forte dans les esprits, elle n’est pas si problématique pour les responsables politiques et militaires. D’autres vecteurs de coopération vont devoir être mobilisés en priorité, notamment la diplomatie et la médiation, mais aussi la coopération économique.

Nous assistons à une forme de “syrianisation” ou de “somalisation” de la zone.

La crise sahélienne est partie pour durer plusieurs décennies. Bien que comparaison n’est pas raison, nous assistons à une forme de “syrianisation” ou de “somalisation” de la zone, en ce sens que la fragmentation politique va se poursuivre et qu’aucune force ne sera en mesure de prendre totalement l’ascendant sur les autres.

Si les pays existeront sur le papier, la réalité sur le terrain sera sensiblement plus morcelée, avec un contrôle territorial disparate selon les régions et les acteurs concernés.

C’est cette situation qui va devenir un vrai défi pour la France et ses alliés, notamment car il sera nécessaire d’établir une stratégie de moyen-terme pour protéger, à minima, les intérêts de sécurité des Européens, mais aussi limiter les drames humanitaires qui s'annoncent. Cette agilité sera d’autant plus nécessaire que les autres États de la région risquent de considérer comme toxique l’aide proposée par la France et les Européens, craignant son impact sur la scène intérieure. Tout le monde va devoir faire preuve de courage. En revanche, le moyen-terme sera aussi l’échelle de temps nécessaire pour montrer au monde l’erreur stratégique de se laisser aider par la Russie. Celle-ci recueille actuellement les fruits mûrs de la frustration des responsables sahéliens, mais son action contre-productive montrera rapidement ses limites. 

Dans les gouvernements et chancelleries occidentales, cette patience stratégique va devoir laisser place à la gestion quotidienne de la crise. La retenue est de mise.

 

Un problème local à dimension internationale : le test de crédibilité des responsables régionaux

 

La présence durable de forces militaires ou mercenaires russes, l’apparition d’un nouveau proto-califat jihadiste ou la “somalisation” avancée d’un Sahel fragmenté et en guerre civile sont des scénarios pessimistes de moyen-terme qui, s’ils devaient se réaliser, seraient des problèmes très importants pour la communauté internationale. Néanmoins, ces problèmes seraient d’abord très directement ceux du Sénégal, de la Mauritanie, de la Côte d’Ivoire, du Nigéria ou de l’Algérie. 

Ces puissances régionales sont longtemps restées à la périphérie de la crise sécuritaire actuelle, s’investissant plus largement dans les efforts de médiation politique régionale ou dans la coopération militaire indirecte. Désormais, elles n’ont plus le choix que de s’investir durablement dans la crise pour faire émerger des solutions politiques, diplomatiques et militaires à la spirale de violence centrifuge. Elles vont devoir créer des alliances nouvelles et originales, tout en préparant leurs forces de sécurité à faire face d’une manière ou d’une autre à un effondrement de la sécurité et de la stabilité de la zone.

La Mauritanie, l’Algérie et la Côte d’Ivoire ont des canaux de communication avec les groupes rebelles, comme avec les groupes jihadistes. Ils sont en mesure d’aider la ligue sahélienne des putschistes à concevoir des réponses politiques plutôt que strictement militaires. Ils pourront soutenir des coalitions politiques et militaires afin d'éviter la naissance d’un nouveau proto-califat de l’EI ou d’une gouvernance durable d’Al Qaïda. Sans cet effort conjoint, il devient nécessaire pour ces acteurs régionaux de s’apprêter à vivre avec un nouvel État à leur frontière, aussi instable que l’a été l’Afghanistan pendant 40 ans et dont l’impact sur les populations comme sur le développement économique sera terrible.
 

Un éclatement de cette organisation politique n’est pas à sous-estimer.

Enfin, en raison d’une forte montée de tensions entre la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les putschistes sahéliens, un éclatement de cette organisation politique n’est pas à sous-estimer.

La force des sanctions économiques et le spectre d’une intervention militaire des pays de la CEDEAO sont des facteurs qui pèsent sur les putschistes et leur cohésion. Si aucune solution n’est trouvée et que le coup d’État installe durablement le CNSP au pouvoir à Niamey, la sécession de facto de la ligue putschiste sahélienne va accroître la divergence politique et économique en cours entre le Sahel et les pays côtiers, pour le plus grand bonheur des jihadistes. Le désert sera, pour longtemps, inhospitalier.

 

Copyright Image : AFP

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