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10/09/2020

[Sondage] - Les Français restent sceptiques vis-à-vis du plan de relance

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[Sondage] - Les Français restent sceptiques vis-à-vis du plan de relance
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Tous les mois, l'Institut Elabe interroge les Français pour Les Echos, l'Institut Montaigne et Radio Classique, ce mois-ci les français et le plan de relance économique.

Un plan de relance perçu comme pouvant soutenir les entreprises en difficulté, mais qui suscite des doutes importants quant à son efficacité sur la croissance, l’emploi et la transition écologique

Pour la majorité des Français, le plan de relance économique annoncé par Jean Castex ce jeudi 3 septembre permettra de soutenir les entreprises et secteurs en difficulté (58 %, dont 10 % tout à fait, contre 41 % non).

En revanche, les Français sont sceptiques sur la capacité du plan de relance à atteindre trois objectifs :

  • Accélérer la transition écologique (66 % non, dont 20 % pas du tout)
  • Lutter efficacement contre le chômage (66 % non, dont 19 % pas du tout)
  • Rétablir la croissance économique du pays d’ici 2022 (58 % non, dont 15 % pas du tout)

Les électeurs d’Emmanuel Macron portent le regard le plus positif à l’égard de ce plan de relance, notamment parce qu’il permettra, selon eux, de soutenir les entreprises (82 % oui) et de rétablir la croissance (63 %). Ils sont en revanche partagés sur son efficacité dans la lutte contre le chômage (53 % oui, 46 %) et l’accélération de la transition écologique (49 % oui, 49 % non).

La capacité du plan à soutenir les entreprises est également reconnue par les électeurs de Benoît Hamon (69 % oui, 31 % non) et de François Fillon (64 % oui, 35 % non), mais les autres électorats sont moins convaincus : abstentionnistes (51 % oui, 47 % non), électeurs de Jean-Luc Mélenchon (49 % oui, 51 % non) et de Marine Le Pen (46 % oui, 53 % non).

Les électeurs de François Fillon sont partagés quant à l’impact du plan de relance sur le rétablissement de la croissance (51 % oui, 47 % non). Les autres électorats (hors Emmanuel Macron) doutent aux deux tiers (64 %-68 % non) de son efficacité sur ce point.

Pour une majorité de Français au sein de tous les électorats (hors Emmanuel Macron), le plan de relance ne permettra pas d’accélérer la transition écologique (54 %-78 % non) ni de lutter efficacement contre le chômage (60 %-77 % non).

En termes d’âges, les 50-64 ans (68 %-79 % non) sont les plus sceptiques quant à la capacité du plan de relance à atteindre trois des quatre objectifs testés (croissance, emploi, transition écologique). À l’inverse les 18-24 ans se montrent globalement moins critiques (44 %-52 % non).D’un point de vue socio-économique, les catégories populaires (66 %-71 % non) sont les moins convaincues de la capacité du plan de relance à remplir ces trois objectifs.

 

 

Des Français sceptiques sur la rapidité de la mise en œuvre du plan, et sur son impact positif pour leur situation personnelle

64 % des Français estiment que les décisions prises dans le cadre de ce plan de relance ne seront pas mises en œuvre rapidement et efficacement, dont 18 % pas du tout.

Concernant les conséquences du plan de relance, les Français doutent d’un impact positif sur leur situation personnelle (80 % non, dont 36 % pas du tout) et sur le territoire où ils vivent (65 % non, dont 17 % pas du tout).

Politiquement, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron anticipent majoritairement une mise en œuvre rapide et efficace du plan de relance (62 % oui, 38 % non) et un impact positif sur le territoire dans lequel ils vivent (54 % oui, 45 % non). Toutefois, 3 électeurs sur 4 d’Emmanuel Macron (74 %) doutent d’un impact positif sur leur situation personnelle.

Les électeurs de François Fillon sont partagés sur la rapidité et l’efficacité de la mise en œuvre (49 % oui, et 50 % non), mais sont majoritairement sceptiques quant à l’impact positif sur leur situation personnelle (78 % non) et leur territoire (57 %).

Sur ces trois points, les autres électorats sont majoritairement sceptiques (impact situation personnelle 79 %-88 % non, impact territoire (65 %-75 %, et mise en œuvre 66 %-76 %).

L’impact positif du plan de relance sur leur situation personnelle et sur le territoire où ils vivent est remis en cause par la majorité des Français au sein de toutes les catégories de population, et de manière encore plus forte par les 50-64 ans (74 %-88 % non), les ouvriers (73 %-82 %), les habitants des communes rurales (70 %-86 %), des petites agglomérations (2 000 à 20 000 hab., 73 %-86 %) et des moyennes agglomérations (20 000 à 100 000 hab., 73 %-85 %).

 

 

6 Français sur 10 inquiets par l’augmentation de la dette publique engendrée par le plan de relance

63 % des Français estiment que l’endettement est inquiétant et rend le niveau de la dette trop important. À l’inverse, 36 % jugent que cet endettement est nécessaire et permettra de mieux faire face à la crise.

Politiquement, l’inquiétude est majoritaire auprès des électeurs de Marine Le Pen (78 %), des abstentionnistes (71 %), des électeurs de François Fillon (67 %) et ceux de Jean-Luc Mélenchon (61 %). Les électeurs de Benoît Hamon sont partagés entre inquiétude (51 % inquiet) et nécessité (48 %). Les électeurs d’Emmanuel Macron considèrent en majorité que cette augmentation de la dette est nécessaire (62 %, contre 38 % inquiétant).

 

 

4 Français sur 10 envisagent de réduire leurs dépenses dans les mois à venir

Dans les semaines et mois à venir, 40 % des Français ont l’intention de réduire leurs dépenses, 56 % ne souhaitent pas changer leur manière de consommer et de dépenser leur argent. Seuls 4 % pensent les augmenter.

D’un point de vue socio-économique, la part de Français ayant l’intention de réduire leurs dépenses est particulièrement élevée chez les employés et ouvriers (49 %, contre 46 % pas de changement). Cette proportion reste importante au sein des autres catégories socio-professionnelles : 43 % chez les cadres, 35 % chez les professions intermédiaires et 34 % chez les retraités. Les personnes ayant déjà des difficultés à boucler leurs fins de mois et les parents élevant seul leur(s) enfant(s) anticipent majoritairement une baisse de leurs dépenses (respectivement 59 % et 55 % réduire).

 

 

Consultez l'intégralité de l'étude

 

Copyright : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

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